02/12/2014
FÉES, SORCIÈRES ET SORTILÈGES DANS LES ALPES MARITIMES
Il fallait découvrir ce peuple magique, sorti d'un autre siècle. Sujet léger? Pas vraiment. Ces petits récits, qui peuvent paraître anodins, ont en fait une grande valeur ethnologique. Liés étroitement aux villages du haut pays, ils révèlent des éléments de la vie quotidienne.
Jusqu'à présent, aucune étude globale n'avait été réalisée pour comptabiliser le nombre de contes et légendes fantastiques, dans le Comté de Nice. C'est chose faite avec Edmond Rossi. Ce dernier s'est livré à un patient recensement, complété par une enquête sur le terrain dans les vallées du Mercantour, pour traquer ces personnages de légendes. Ce chercheur a ainsi comptabilisé quatre-vingts récits mettant en scène des « fada » (fée). « masca » (sorcière) et autre « cousse » (esprit espiègle invisible) ...
Les plus anciens remontent au XVIIle siècle et perdurent encore aujourd'hui. Cette littérature orale très riche ne découle pas de grand procès en sorcellerie, puisqu'il n'y en a eu peu dans le Comté de Nice. Selon une théorie, elle aurait été alimentée par la diabolisation des francs-maçons, au XIXe siècle, dépeints comme des sorciers faisant sabbat au clair de lune...
Et des histoires, Edmond Rossi en raconte. Comme celle de ces fées, cachées dans des grottes près d'Utelle qui attendaient la livraison de boudins confectionnés par les villageoises. « Les ménagères étaient terrorisées à l'idée que ces mets ne soient pas au goût des « fadas ».La sanction tombait. alors, comme un couperet, avec des tracas assurés tout au long de l'année. »
Tous les villages possèdent des récits mettant en scène des fées plus ou moins maléfiques.
Comme sont nombreux également les contes sur les « cousses », êtres invisibles qui peuplaient les champs, les chemins et les maisons, pour jouer de mauvais tours aux villageois. « Il y a un récit, que l'on retrouve partout dans la littérature orale du Comté et qui explique l'inexplicable. Il raconte comment une mère de famille ayant laissé tout seul son enfant à la maison pour vaquer ses travaux des champs, le retrouva le soir, enfermé au grenier, avec un « calen » (lampe à huile). coincé dans la bouche. Selon ce conte il ne fallait y voir aucun mystère, juste une facétie jouée par un « cousse »
Ces contes et récits, répertoriés, disséqués et racontés par Edmond Rossi trouvent un prolongement dans ses « Contes et Légendes du Pays d’Azur » publiés aux Editions Sutton.
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21/11/2014
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18:49 Publié dans Découverte du Pays d'Azur, HISTOIRE, Livre, MEMOIRE, TRADITION | Lien permanent | Commentaires (0)
14/11/2014
LE MYSTÊRE DU CHÂTEAU TEMPLIER D'AGERBOL
Le comte Conrad 1er de Vintimille a fait édifier, en plus du château de Roquebrune-Cap-Martin, celui d’Albergol situé dans la vallée du Fenouil, au Nord-est de Monaco.
Agerbol, que les Comtes de Vintimille semblaient considérer comme une des principales forteresses occidentales, était situé sut l'étroite plateforme créée par un écartement de sommets de montagnes au flanc du Mont Agel et du Mont Gros, au milieu d'une vallée sillonnée par un ruisseau.
Ses quatre tours étaient entées sur les aspérités de la côte rocheuse. La première, au Nord, était vraisemblablement le donjon parce qu'elle est isolée et ferme l'enceinte; elle est presque exclusivement formée par le rochet intérieurement excavé dont les ouvrages en maçonnerie n'ont fait que corriger les irrégularités et combler les vides, On · peut encore difficilement y reconnaître quelques vestiges de logement.
La chapelle séparait le donjon des trois autres tours qui se succédaient en enfilade. La dernière surplombait d'une hauteur vertigineuse deux gorges de montagne fuyant en profondeur vers la mer.
Les tours étaient reliées par un chemin de ronde couvert qui longeait leurs pieds du côté de l'Est. Les traces de son mur de protection sont encore apparentes. Extérieurement à ce mur régnait un chemin de maçonnerie qui bouclait l'enceinte en se rattachant au donjon.
Le Château d'Agerbol, étant donné les moyens d'attaque de l'époque et sa situation exceptionnelle, devait être inexpugnable et offrit un obstacle presque insurmontable pour tout ennemi venant de la mer ou de la Provence, couvrant ainsi Gorbio et Roquebrune.
Seule, au milieu des ruines de la forteresse; une partie de la chapelle se 'dresse encore.
Elle se compose d’une nef voûtée joignant une abside et les rattachant l'une à l'autre, un arc en plein cintre à claveaux de tuf assez régulièrement appareillés et portant sur deux pilastres. Le curieux oratoire maintient malgré tout le souvenir de la tradition latine.
Quel était son Saint Patron ? D'après le cadastre c'était Saint Quentin, mais il paraît beaucoup plus vraisemblable que cette Chapelle ait été dédiée à Saint Quintien; évêque de Rodez au Vl ème siècle, c'est d'ailleurs le nom prononcé par les vieux Rocabrunasques.
Le territoire dépendant du Château d'Agerbol était assez étendu. La bulle du Pape Lucina Ill, du 8 Juin 1182, est le premier document connu faisant mention de cette châtellenie et confirmant' au Chapitre de Vintimille ses privilèges et ses possessions.
Le 8 septembre 1185 une convention, signée à Gênes entre le Comte de Vintiimille Othon Il et la commune de VintimiIle, qui s'engage à ne recevoir parmi ses habitants aucun sujet des Châteaux de Roquebrune, Agerbol, etc., est signée.
Un acte de vente par les Templiers "cédant les biens qu'ils possédaient à Agerbol à l'Évêque d’ Albenga, date du 16 Janvier l191. Ce territoire comprenait toutes les terres comprises entre le Col du Mont Gros, qui alors s'appelait « Collam de Monachis », Col des Moines, et la mer, en allant du Nord au Sud, et celles s’étendant de la rivière de l' Arme, « Flumen de Finari », vallon qui limite au sommet du Mont Gros, de l'Ouest à l'Est.
Cet acte par lequel Pierre BUCILERIO, Guillaume de LAMANDA et Guillaume de CHILLlANl, frères du Temple, dûment autorisés par GAIMARD, Maitre et précepteur des Maisons du Temple de la province d’Italie, vendaient à AIRALDUO, Évêque d’Albenga, tous les biens que leur Ordre possédait sur le territoire d'Albergol, maisons, bâtiments champs, vignes, bois, canaux etc…, est le plus précieux document concernant ce Château.
Depuis quelle époque et de qui les Templiers tenaient-ils ces possessions ? L’Ordre du Temple fondé, en 1118, avait été l’objet de nombreuses largesses et il semble bien que les comtes de Vintimille, si généreux envers les Églises et les couvents, aient tenu à encourager cette « milice du Christ » par la donation de cette châtellenie d’Albergol.
Après avoir mis en rapport cette vallée, les Templiers la vendirent.
Le 25 février 1200, le château d’Agerbol apparait pour la dernière fois dans un document. C’est un traité d'alliance signé par GUILLAUME 1er et son fils HENRI, comtes de Vintimille, avec ROLANDINO MALEPRESE, podestat de la République de Gênes par lequel les premiers cédaient les Châteaux de Roquebrune, Agerbol, etc.., sous réserve de leur reprise en fief.
Dans un acte suivant, daté du 30 juillet 1249, il n'est plus mentionné.
Agerbol a donc disparu entre 1200 et 1249.
En 1220, la Commune de Vintimille, qui refusait de se laisser absorber par Gênes, alliée aux Comtes de Vintimille, fut déclarée rebelle. Le comte de Provence Raymond Bérenger IV vint à son secours, ravageant les campagnes, incendiant les maisons, rasant tout sur le passage de ses troupes. Le Château d'Agerbol, construit sur la frontière du Comté, a dû subir les premiers assauts et être rasé pour supprimer un sérieux obstacle pour l'avenir.
Ainsi disparut cette formidable forteresse où flottait la bannière «rouge et or» des Comtes de Vintimille à côté de l'étendard « noir et blanc» du Temple.
Seules quelques pierres recouvertes de mousse et une partie de ce qui fut la Chapelle dorment dans la verdure, dans laquelle les chants d'oiseaux résonnent, se mêlant à une brise parfumée par le thym et le romarin.
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18:34 Publié dans Découverte du Pays d'Azur, HISTOIRE, Livre, Loisirs, MEMOIRE, TRADITION | Lien permanent | Commentaires (0)