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27/06/2006

VILLAGES FANTOMES

         MYSTERIEUX VILLAGES

 

 

                   DISPARUS ( 3 )

Malgré cette malédiction, Roccasparvièra va poursuivre son destin dramatique quatre siècle durant. En 1364, peu rancunière, la Reine Jeanne élève le fief au rang de baronnie. Mais la même année une invasion de sauterelles, entraînées par un vent chaud venu d'Afrique, anéantit les cultures. Rien ne s'améliore puisqu'en 13761e compte de procuration déclare la petite communauté «impuissante à payer l'impôt».

A la dédition de 1388, Roccasparvièra est noté comme un chef lieu de bailli, sans château. Pierre Marquesant, accusé de trahison, voit ses biens confisqués en 1391. Après s'être disculpé, il sera réinvesti en 1399. Sa famille conservera le fief jusqu'au XVIIIème siècle.

Un donatif en faveur du Comte de Savoie de 1408 signale 5 feux fiscaux (16 à Coaraze), soit une trentaine d'habitants.

Au XV1ème siècle (1529, 1544, 1550, 1580), une série d'épidémies de peste emporte une partie de la population. On y élève alors une chapelle vouée à Saint Roch, saint antipesteux éprouvé.

Mais un sort funeste continue de s'acharner sur ce malheureux village, victime d'une suite de redoutables tremblements de terre, qui vont détruire une partie des maisons et entraîner le début de son abandon: 20 juillet 1564, un des plus violents de France, 31 décembre 1612, suivi en 1644 d'importantes secousses étalées du 14 au 18 janvier mettant bas maisons, église avec chutes de rochers.

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé :

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24/06/2006

VILLAGES FANTOMES

        MYSTERIEUX VILLAGES

 

            DISPARUS ( 2 )

 

Plus étonnants vont être les villages médiévaux abandonnés au profit d'un village plus moderne. Des textes permettent parfois de suivre cette migration. Roccasparvièra, «la Roche de l'Epervier», (situé à une trentaine de kilomètres au nord de Nice et à 3 kilomètres au nord-ouest de Coaraze) dresse ses ruines confondues à la roche grise dont elle émane à 1100 mètres d'altitude, au-dessus du col Saint Michel reliant les vallées de la Vésubie et du Paillon. Ce village fantôme porte l' empreinte de légendes sanglantes, où curieusement le crime se mêle à l' anthropophagie dans un contexte de vengeance. Au Moyen Age, ce lieu sera maudit par la Reine Jeanne, après l'assassinat de ses enfants servis au repas du réveillon de Noël 1357. Plus tard, pendant les guerres de la Révolution, de sauvages Barbets, réfugiés dans ses ruines, feront manger à des soldats le cœur de l'officier meurtrier de leur père.

 Véritable nid d'aigle ou plutôt d'épervier selon son nom, le village, dominé par les restes de son château, s'accroche sur une crête rocheuse surveillant le col, passage obligé d'une voie intervallée empruntée depuis les origines de l'humanité. Pour l'atteindre aujour­d'hui à partir des routes modernes, il faut compter une bonne heure de marche, au départ du hameau de l'Engarvin au nord de Coaraze ou de Duranus.

Une cinquantaine de bâtisses ruinées s'entassent dans une enceinte, avec les traces d'un four et d'une citerne. Seule subsiste intacte, sur une plate-forme au sud, la chapelle Saint Michel, restaurée en 1924 sur les restes de la paroissiale.

La découverte de céramiques et de tuiles romaines atteste d'une occupation des lieux dès cette époque, probablement poste de guet. On y a même trouvé un silex taillé et une hache en serpentine verte polie, qui repoussent la fréquentation du site à des temps plus lointains (néolithique ).

Roccasparvièra pénètre pour la première fois dans I 'Histoire dans deux chartes du XIIème siècle, recensant les paroisses dépendantes de l'évêché de Nice, on y dénombre 15 feux en 1264 (environ 86 habitants).

En 1271 , l'église paroissiale est déjà dédiée à Saint Michel, pourfendeur du démon, exorciste des lieux élevés, remplaçant souvent une divinité païenne de la montagne. A la même époque, profitant de la faiblesse du pouvoir central, le premier seigneur augmente son autonomie avant d'être soumis brutalement comme d'autres feudataires de la région.

Le fief est confisqué en 1230 et racheté partiellement en 1239 par Guillaumes Richieri (Riquier), sans l'approbation de Raymond Béranger V. L'enquête de Charles 1er en 1251 recense les droits et revenus du village avec exemption de corvées.

Le 6 mars 1271, un des membres de l'illustre famille niçoise des Riquier prête hommage au souverain, ils seront coseigneurs de Roccasparvièra avec un certain Faraud en 1309. Un état des feux de 1316 en attribue 26 à Roccasparvièra (67 à Coaraze), soit environ 150 habitants.

Une acquisition progressive du fief par le domaine royal devient définitive en 1351. Cette année là l'église rapporte 14 sols de bénéfice au diocèse. Huit ans plus tard, Pierre Marquesant rachète la totalité du fief pour 700 florins d'or.

C'est à cette époque que se situe l'invraisemblable légende de la Reine Jeanne, succédant à son grand-père Robert à la tête de la Provence en 1343. Chassée de Naples, contrainte à se réfugier dans son comté de Provence, elle erre de Nice à Roccasparvièra poursuivie par ses ennemis. La pieuse reine s'en absente la nuit de Noël 1357 , pour assister à la messe de minuit à Coaraze. Profitant des circonstances, on saoule l'aumônier, tue ses enfants pour en confectionner un plat, servi au retour de la reine. A la nouvelle qu'elle vient de manger le fruit de ses entrailles, elle s'enfuit comme une folle en hurlant des imprécations contre ce lieu maudit où s'est accompli un aussi abominable forfait: «Rocca rouquina, rocca malina, un jou vendra que su la tieù cima, cantera plus ni gai ni galina» (Roche rouge, roche méchante, un jour viendra où sur ta cime ne chantera plus ni le coq ni la poule).

 

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20/06/2006

VILLAGES FANTOMES

               MYSTERIEUX

 

          VILLAGES DISPARUS ( 1 )

 

Perdues au milieu des herbes folles, les ruines de villages abandonnés se dressent par dizaines sur les collines du Pays niçois. Le mystère de leur disparition trouble encore plus d'un spécialiste.

Plus on recule dans le temps, plus les circonstances de l' abandon restent obscures. Pour ceux datant de la préhistoire ou de la protohistoire, on avance des raisons d'ordre climatique, changeant un paysage vert et boisé en un autre plus désertique et minéral. La dégradation du climat, passant du frais et humide au chaud et sec au cours des derniers millénaires avant l' ère chrétienne, serait la cause essentielle de cette brutale transformation. L'abondance des troupeaux de chèvres et d'ovins aurait fait le reste. Ces villages en forme d'enceintes à gros blocs souvent appelés «castellaras» * ne sont pas toujours urbanisés. Seuls deux exemples présentent des «rues» se coupant en angles droits, bordées de murs bien alignés: la Troubade, en bordure du plateau de Cavillore sur la commune de Gourdon et la Clapissa sur les pentes occidentales du Mont Agel.  

A l' époque romaine, avec le retour de la sécurité, des villages ouverts s'installent dans les vals fertiles, à proximité des points d'eau, mais cette paix sera de courte durée. Dès le Moyen Age, le choix d'un site inaccessible et protégé par un promontoire regroupe les habitants qui évacuent les sites antérieurs trop exposés. Auvare, Tournefort, Bairols, ont connu cette migration prudente. Lorsqu'ils apparaissent dans l 'Histoire, ils existent déjà blottis au pied de leur château-fort et entourés d'enceintes protectrices. Les abandons de ces premiers villages, échelonnés du Vème au XIème siècle seraient liés à une menace extérieure: Barbares du Vème siècle, puis Sarrasins, ne craignant pas de s'infiltrer jusque dans les Alpes. Parmi les villages nés de cette reconstitution depuis un village romain citons: le Cros d'Utelle, Gars, la Penne, Utelle, Villeneuve-Loubet, Eze, Peille, Levens, Duranus et Clans.

 

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