Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/06/2006

LES SECRETS DU PAYS D'AZUR

                 

LA CHASSE AUX TRESORS (3ème partie)

 

Que d'arpents de terre inculte, que de décombres de manoirs féodaux et d'antiques monastères furent fouillés au siècle dernier ! «Il ne se passe guère d'années sans que quelques amateurs essaient de faire tourner la verge de coudrier dans le vieux cimetière, autour de la fontaine. Ils ont, ces enragés, avec leurs pioches et leurs pics, aux trois quarts démoli la chapelle et sacrilègement retourné les os des ermites qui dorment là» écrivait déjà Paul Arène à propos de la vieille chapelle de la famille Gazan. Depuis, les prospecteurs, armés de détecteurs de métaux, ont affiné la quête de ces premiers chercheurs. Dans les ruines imposantes de Châteauneuf, on a sondé à coup de pioche toutes les murailles, éventré tout ce qui sonnait creux, retourné les dalles et les pavés, ravagé les voûtes épaisses et les citernes. On a fouillé de même les ruines du vieil Aspremont, les premiers villages de Roure, de Roubion, les souterrains St Dalmas de Valdeblore, les balmes de Vence, Peille et Sauze où les populations emportaient leurs biens pendant les invasions. Seul espoir pour les contempo­rains, les villages abandonnés loin des routes, perdus au fond des vallées où les heures de marche se comptent sur les doigts de la main!

Jusqu'à notre époque triomphante de l'électronique, pour percer le secret du sol, les audacieux interrogeaient les sorcières: les «masca». Celles-ci, grâce aux pouvoirs concédés par les «esprits malins» et aux incantations magiques, pouvaient faire apparaître dans un seau d'eau, un miroir, une poêle remplie d 'huile, des images de personnes et de lieux. Ainsi entrevu, l'endroit où gisait le trésor n'avait plus qu'à être fouillé. Mais le plus souvent, le hasard dictait sa loi. Tel ce paysan qui, plantant une vigne, heurta de sa pioche une amphore pleine de deniers des Césars. Ou encore ce terrassier de Menton qui éventra un tombeau romain, décapitant le cadavre à son insu. Dans les nuits qui suivirent, une dame drapée de blanc erra comme un fantôme au-dessus de la tranchée portant sa tête sous son bras.
 
Une nuit de printemps 1885, des jeunes gens, accompagnés d'un sorcier, escala­daient au clair de lune un contrefort du Mont Férion près de Bendejun, à la recherche d'un trésor enfoui par les Barbets. A minuit la baguette de coudrier vibra, se mit à tourner indiquant au sorcier l'emplacement de la marmite d'or. Après avoir déblayé les pierres, ses compa­gnons creusèrent la terre meuble alors que tout autour affleurait le rocher. Le sorcier descendit dans la fosse où la baguette vibrait de plus en plus fort confirmant les indications. Alors que le groupe se rassemblait dans le fond, une grêle de cailloux tomba du ciel. Epouvantés les jeunes gens s'enfuirent abandonnant pelles et pioches. Le lendemain le sorcier consulta la «masca» du village qui interrogea ses esprits familiers. La réponse fut simple: «Le trésor existe mais vous ne pouvez pas le prendre !». La vérité sur cette mésaventure fut connue plus tard; avertis de l'entreprise, d'autres jeunes de Bendejun les avaient suivis à distance avant de les assaillir de cailloux. Le trésor n'a pas été recherché depuis... Quant au sorcier, il a  consacré sa science à détecter les sources, estimant que la poursuite des trésors réclamait trop  de «tension nerveuse».

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com...

08:25 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

14/06/2006

LES SECRETS DU PAYS D'AZUR

LA CHASSE AUX TRESORS

(2ème partie)

 

 

  Nombreux sont les lieux qui ont été fouillés par les chercheurs de trésors: ruine de vieux châteaux et de villages désertés, voisinage d'antiques murailles écroulées, grotte et souterrains profonds, parcelles de champs abandonnés bordant une grange oubliée, lisière de bois. D'après un vieil usage, on ne manquait jamais de mettre quelques pièces de monnaie sous les fondations d'une maison, et de préférence, des pièces portant une croix. On supposai que les lointains seigneurs, fidèles à cette coutume, avaient déposé de généreuses offrande sous la pierre angulaire de leur château.

Très souvent, on a trouvé un peu partout une marmite remplie de pièces ancienne d'or et d'argent: une «pignata d'or» ! Ces marmites en terre, dissimulées dans les murs de caves au milieu des pierres taillées et maçonnées, ne pouvaient être décelées que par le son creux qu'elles émettent sous un choc. Ces découvertes fortuites ont stimulé les chercheurs qui se sont empressés de consulter les oracles pour connaître l'emplacement des éventuel trésors. On a ainsi exhumé des magots là où on s'y attendait le moins: dans des terres depuis longtemps en friche, au milieu d'un bois, en arrachant la souche d'un olivier, en creusant un fossé, en traçant une route. On a trouvé plusieurs de ces «pignata» dans les ruines de Châteauneuf de Contes, dans celles de Roccasparvièra (au-dessus de Coaraze), dans divers quartier champêtres et déserts d'Utelle, de Duranus, de Coaraze, de Tourette, de Lucéram.

A la Tour sur Tinée, on en a exhumé au col de Sainte Elizabeth, au quartier Monégas, de l'Arène, du Sardariout... En 1904 à Clans, un ouvrier travaillant au tracé de la route forestière dans le ravin du Mounar déterra un ensemble de bracelets, de broches et autres bijoux datant de l'âge du bronze. Dans chaque vallée, on a mis à jour des vases remplis de monnaies datant de l'occupation romaine et des marmites contenant des pièces moins anciennes.

Carrefour à 1 'Histoire mouvementée, le Pays d’Azur a connu les invasions barbares, des siècles d'incursions sarrasines et le passage de nombreuses armées en campagne. A l'approche des troupes ennemies, pendant ces longs siècles d'insécurité, les villageois cachaient leur argent, leurs biens les plus précieux dans quelque coin inculte du sol ou dans un endroit peu soupçonnable de receler un trésor. Longtemps errèrent dans le pays des bandes de brigands. Pendant une vingtaine d'années, les pillages des Barbets du type bandit, qui succédèrent aux patriotes des premières années de la Révolution, menacèrent les populations rurales. Ces hors-la-loi razziaient le pays, dévalisant les voyageurs, s'introduisant la nuit dans les fermes pour exiger des sommes d'argent sous menace de mort. Ils arrêtaient les courriers des armées, enlevaient la caisse du trésor. Ils enterraient ensuite leur butin dans un bois, dans une caverne, sous les décombres d'une masure, dans un endroit repéré où ils espéraient plus tard le reprendre. Nombre d'entre eux furent arrêtés, exécutés, disparurent sans avoir récupérer leur dépôt. Seul le hasard permettra un jour de retrouver, au cours de travaux, ces caches pleines de pièces d'or.

Il arriva plus rarement qu'un Barbet arrêté put faire connaître à l'un des siens l'emplacement du trésor. Ainsi l'un d'eux, condamné à mort par un tribunal révolutionnaire put recevoir la visite d'un parent la veille de son exécution. Se sachant perdu, il lui indiqua l'endroit où se trouvait une marmite d'or, à Tourette, au pied du mont Chauve, au quartier l'Ubac, près du moulin à huile, sous un poirier, à cinquante pas de la porte d'entrée du moulin, à huit «pans» (2 m) de profondeur. Au lieu indiqué, le parent trouva en effet le trésor. Il eut garde d'en parler. Cette aubaine donna l'aisance à sa famille.

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com...

 

08:30 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

11/06/2006

LES SECRETS DU PAYS D'AZUR

            LA CHASSE

     AUX TRESORS (1ère partie)

 

  De tout temps, l'homme a rêvé trouver un trésor qui mettrait fin à sa misère croyant que dans le sol dorment inutilement des magots insoupçonnés. Paul Arène a symbolisé cette conviction des populations provençales dans son conte «La chèvre d'Or». L'auteur l'a rencontrée près de Vallauris sur le plateau des Encourdoules «semé d'étranges ruines et d'où la vue s'étend si belle par delà les bois d'orangers». Il aurait pu tout aussi bien la croiser en de nombreux autres lieux du Comté de Nice. Sur la côte comme dans les vallées, la tradition veut en effet qu'un trésor mystérieux soit enfoui quelque part dans la terre.

Depuis l'Antiquité, une chèvre d'or ou un veau d'or serait caché près du col d'Eze et du mont Pacanaglia sur le plateau de Sembola en bordure de la célèbre voie héracléenne. Selon la légende, les Sarrasins auraient eux aussi enterré une chèvre d'or, plus près de Nice vers les Quatre-Chemins. Les Infidèles auraient caché divers trésors dans la région de Menton: dans la ville même, à la tour Valetta, à Saint Roch, à l'Ubac Fossan, sur la route de Menton à Sospel (à Monti), sous les ruines de la chapelle Saint Pancrace près de Gorbio, à la Madonnette et au col de Peille...

La légende de Saint Hospice reflèterait une tradition analogue. Les Lombards croyaient que le vieil ermite gardait jalousement un trésor caché dans la presqu'île de Saint Jean. Pour le lui faire avouer, ils posèrent sous ses pieds des barres de fer rougies au feu. Comme l'ermite se contentait de prier, un barbare leva sa hache sur la tête du vieillard et son bras se raidit.

On a cru longtemps qu'un fabuleux trésor gardé par des esprits gisait dans le souterrain de l'antique château d'Ascros. Nul n'avait jamais osé s'y aventurer jusqu'en 1793, où des soldats de la Révolution se moquant de ces superstitions firent sauter l'entrée à la dynamite. Après avoir déblayé l'accès, ils visitèrent les galeries et ne trouvèrent qu'un énorme tas de blé calciné. Sans doute la provision de grain du seigneur Grimaldi, atteinte en 1621, lors de l'incendie du château d'Annibal par les troupes de Savoie.

Les vieillards de Bairols transmettaient à la veillée la croyance d'un trésor caché dont la découverte tirerait la population de la misère.

«Un jour, annonçaient-ils, une fleur rouge se montrera au bout d'une tige, sortant d'un de ces tas de pierres qui bordent les champs, pour révéler la présence d'un trésor enfoui à cet endroit».

L'historien Bouche rapportait l'aventure d'un gentilhomme provençal, venu prospecter à Cimiez dans la propriété de Jean Baptiste Gubernatis sur les conseils d'un sorcier niçois: «Après avoir fait ses invocations, le magicien fut vu emporté en l'air, bien battu et entendu pleurant avec de grands cris et lamentations. Finalement remis à terre, il fut vu par deux assistants tout livide sur sa personne et tout meurtri de coups, détestant ses charmes et ses invocations».

Au-dessus de Villeneuve d'Entraunes, au sommet de la colline qui porte la chapelle Sainte Marguerite apparaissent les traces d'un ancien château féodal. C'est là, dans la marne noire, au pied de la tour carrée, que reposerait oublié mais protégé par le fantôme de son propriétaire, le trésor de guerre en pièces d'or d'Archimbald d'Abzac capitaine des «Grandes Compagnies». A la tête d'une de ces bandes de mercenaires, d'Abzac vint semer la mort et la désolation dans la région depuis sa lointaine Gascogne. Son repaire, installé dans la Bastide en contrebas de la chapelle, permit à ce brigand sanguinaire et féroce de piller et ravager le Haut Var de Guillaumes à Entraunes. Enfin capturé par les troupes provençales du Roi René en 1446, Archimbald d ' Abzac aurait avoué au bourreau venu le pendre:

«Se me fas gaïre soffrir lou trésor es a tu, damoun a Villanova au pen de la tourre au soun de la couola» ( Si tu me fais peu souffrir, le trésor est à toi, là haut à Villeneuve, au pied de la tour, au sommet de la colline ).

Dans quelles souffrances le terrible capitaine rendit son âme noire ? ... Seul son fantôme peut nous répondre.

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com...

 

08:30 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0)