25/04/2013
AVEC LES PIRATES ANGLAIS SUR LA COTE D'AZUR...
Le nom de Villefranche nichée au fond de sa rade date de 1293, lorsque Charles II d'Anjou décida d'en faire un port franc. Ces franchises seront ensuite confirmées par les souverains savoyards. Devenue le grand port des Etats de Savoie, Villefranche concentrera alors le trafic régional des voyageurs et des marchandises. Attirés par la situation privilégiée de son port et par les exemptions de droits, des bateaux bien particuliers vont au XVlIème siècle faire escale à Villefranche, ils y débarquent de riches personnages bâtisseurs de magnifiques palais.
La chronique a retenu quelques noms de ces «touristes» célèbres d'origine britannique fréquentant déjà la côte à cette époque. Le plus connu Henry Mainwaring, issu d'une honorable famille anglaise, tour à tour avocat, militaire et marin acquiert grâce à un héritage un petit voilier «la Résistance» monté par d'intrépides marins. Parti pour les Antilles, il bifurque à Gibraltar, se jette dans la piraterie et choisit la Mormora comme base de ses futurs exploits. Sa réussite rapide sur les rivages barbaresques parvient jusqu'au Roi d'Espagne qui n'hésite pas à lui offrir le pardon des fautes commises, beaucoup d'or et le commandement d'une escadre. Faisant preuve d'indépendance, Mainwaring refuse et part pour Terre-Neuve piller allègrement la flotte de pêche.
A son retour, la Marmora est aux mains des Espagnols, il repart alors vers l'accueillant port de Villefranche y retrouver ses semblables. Parmi eux, de nombreux compatriotes font régulièrement relâche sur les quais entre deux fructueux coups de main. Walshingam, descendant d'une noble famille d'Albion devient pour un temps son associé. On mène joyeuse vie à Villefranche entre deux régates meurtrières. Les butins sont faciles puisqu'on peut récolter 500 000 couronnes en six semaines. Les Espagnols souvent victimes de ces raids offrent sans succès à Mainwaring 20000 ducats d'or et le commandement d'une grosse escadre! Le Roi d'Angleterre s'en mêle, envoie un ambassadeur à Villefranche proposant un autre marché: abandonner la piraterie ou être traqué et pendu... Henry, maintenant riche, réfléchit, et le 9 juin 1616, Sir Mainwaring «Capitaine de la mer» reçoit le pardon royal pour le motif qu'il «n'a pas commis de grands méfaits». Peccadilles la trentaine de navires coulés et leurs malheureux équipages trucidés !
Il se consacrera ensuite à pourchasser ses anciens collègues, dédiant même au roi Jacques 1er un ouvrage didactique fruit de son expérience: «Sur les débuts, les coutumes et la suppression des pirates». Véritable guide, ce livre fourmille de détails et de «secrets professionnels», propres à faire naître de nouvelles vocations. Devenu gentilhomme de la Cour du Roi, nommé lieutenant du Château de Douvres, gouverneur suppléant des Cinq Ports, élu membre du Parlement de Douvres, Sir Henry mourra dans son lit, entouré de la considération générale.
D'autres flibustiers anglais tout aussi redoutables s'installeront à Villefranche, parmi eux un certain Easton, rendu célèbre par le barrage du port de Bristol qu'il organisa avec quarante navires. Baptisé le «Super Pirate», il retiendra en otage Sir Richard Withbourne qui tentera sans résultat d'obtenir un pardon royal pour son ravisseur. La clémence tardant à venir, Easton s'intéresse à la flotte de l'or espagnole et à la Méditerranée où il découvre la merveilleuse rade de Villefranche. Il y terminera ses jours dans un splendide palais.
Bien d'autres pirates britanniques viendront faire relâche à Villefranche, comme Francis Verney, de haute noblesse, qui, pour échapper à une épouvantable belle-mère dévoreuse d'héritage, n'hésitera pas à rejoindre les pirates barbaresques du Maroc. Il finira sur la paille d'un cachot sicilien après sa capture en mer.
John Nutt, John Warde mèneront eux aussi une profitable carrière en Méditerranée depuis le port franc savoyard. Warde aux moeurs orientales, déserteur de la Navy, achèvera son existence à Tunis dans un palais de marbre et d'albâtre.
Villefranche, sous les murs de l'équivoque citadelle dressée par André Provana, restera tout au long de ce siècle un havre de paix et de bonheur pour ces dangereux écumeurs des mers, venus des brumes du Nord.
D’après « Les Histoires et Légendes du Pays d’Azur », pour commander cet ouvrage dédicacé de 15 € : contacter edmondrossi@wanadoo.fr
Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur
http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.comaintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com
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16/04/2013
LES LOUPS À GOURDON AU XIX ème SIÈCLE...
Plus tard, des gens de Gourdon descendus à la foire de Grasse trouvèrent sur le bord du sentier les restes d’un homme déchiqueté par les loups. Près de lui, un morceau de papier enveloppant un petit flacon de parfum en faïence finement décoré rempli d’essence de rose, accompagné d’un coupe-papier en cuivre gravé des initiales M. F., permirent d’identifier le soldat Marius Funel.
D’après «Les Histoires de loups en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : contacter edmondrossi@wanadoo.fr
Le loup est de retour en France et plus exactement près de nous, dans le Parc du Mercantour et les Alpes du Sud.
Ce « grand méchant loup », cauchemar de nos nuits d’enfant, traînant dans la mémoire collective des générations de « mères-grand » et de « chaperons » dévorés tout cru, revient cette fois sur notre territoire nanti du statut intouchable d’espèce protégée par le Conseil National de la protection de la nature et la Convention de Berne.
Réhabilité et qualifié de « prédateur indispensable à la chaîne alimentaire et aux rétablissements des équilibres naturels », le voici blanchi de tous ses crimes passés et à venir et toléré aux portes de nos villages.
L’homme encore une fois a décidé du destin de la bête avec sa propre logique.
Pourtant, les souvenirs laissés dans la mémoire de nos aïeux ne sont pas tendres et méritent qu’on s’y arrête.Les Alpes Maritimes ou « Pays d’Azur », nées de la rencontre des Alpes et de la Provence, offrent un cadre exceptionnel fait de vallées aux forêts sauvages et de villages perchés aux traditions vivaces.
Edmond Rossi, auteur niçois de différents ouvrages sur le passé et mémoire de sa région, présente ici une trentaine de récits recueillis dans les annales de la Provence orientale et du Comté de Nice.
Témoignages authentifiés touchants de vérité, ces textes évoquent les péripéties du loup, dans ce vaste territoire.
Parfois issus d’une tradition orale qui se perpétuait jadis aux veillées, ces contes portaient le plus souvent sur des faits réels, auxquels nos anciens se trouvaient mêlés.
Partons sur la piste mystérieuse de ce grand perturbateur que l’imagination populaire a toujours travesti familièrement de ses propres fantasmes.
A travers les « Histoires de loups au Pays d’Azur » retrouvez les contes de jadis, cette vieille magie des mots qui vous emmène au pays du rêve et de l’insolite.
Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur
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08:05 Publié dans Découverte du Pays d'Azur, HISTOIRE, Livre, MEMOIRE, TRADITION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
09/04/2013
PROCHE DE SAINT MARTIN VÉSUBIE: LES VIERGES DE LA MALEDIA...
« La végétation s’arrête, elle meurt, nous, nous restons pour des générations nouvelles et l’automne est délicieux parce que le printemps doit venir encore pour nous. » Senancour
A la période tiède et humide où la vie était possible en altitude, trois sœurs orphelines habitaient les pentes au fond d'un vallon dominant le village transalpin d'Entracque. Dans ce véritable jardin suspendu ne manquait ni l'herbe ni l'eau pour le troupeau, ni les fruits ni les fleurs multicolores et parfumées pour le plaisir du palais, des yeux et du cœur. Laura, Bice et Lia vivaient à l'écart du monde, dans une ambiance conventuelle, un bonheur parfait que rien n'aurait dû troubler.Le destin en décida autrement en la personne d'Arneodo, seigneur d'Entracque. Ce pâle feudataire, un jour de chasse, rencontra les trois jeunes filles et tomba éperdument amoureux de Lia à la belle chevelure d'or et à la bouche vermeille. Plusieurs fois, il revint rôder autour de leur cabane sous les prétextes les plus divers. Enflammé par sa passion, il proposa à la demoiselle de son cœur de venir s'installer au château. Mais Lia, insensible au charme du fruste Arneodo, repoussait ses avances. Le seigneur éconduit décida de se venger.
Après avoir réuni le Conseil des gens d'Entracque, il expliqua que les terres situées dans la montagne au fond des vallons, prospères et bien irriguées, appartenaient à la communauté. De ce fait, celle-ci devait pouvoir en disposer à sa guise, n'en déplaise à celles qui avaient pris abusivement la liberté de s'y installer. L'affaire étant entendue, une délégation s'en alla signifier aux occupantes qu'elles devaient quitter les lieux, pour laisser place aux troupeaux et aux gens du village. Dans la modeste cabane, cette nouvelle apporta la consternation. Dépossédées et sans toit, les trois infortunées se voyaient condamnées à la misère. Seul le seigneur pouvait les sauver, si Lia acceptait de se livrer à ses désirs. Mais Lia, créature farouche et obstinée, se refusait à envisager un pareil marché.
Les trois vierges firent leurs balluchons et partirent sur le chemin de la Vallée, poussant devant elles leur maigre troupeau. Amère, Lia entraîna ses sœurs dans un dernier défi. Se retournant menaçantes vers cette montagne où elles avaient passé une part heureuse de leur existence, les trois innocentes créatures dressèrent le poing en s'exclamant: « Sois maudite! » Aussitôt le ciel s'assombrit et un violent orage de grêle s'abattit sur ce décor de rêve, détruisant les cultures et la végétation. Au fil des mois le froid et la neige s'installèrent, faisant de ces lieux une zone désolée où plus rien ne devait pousser.
Aujourd'hui encore la « Maledia » (la maudite) dresse sa cime hostile sur la frontière franco-italienne; ne s'y aventurent que les alpinistes confirmés. Un glacier occupe sa face nord recouvrant ce qui fut jadis un délicieux jardin.
D’après «Les Contes et Légendes du Pays d’Azur» (Editions Sutton),
En vente sur Internet http://www.editions-sutton.com
ou dédicacé, au prix de 23 euros, plus frais d’envoi, en contactant edmondrossi@wanadoo.fr
09:50 Publié dans Découverte du Pays d'Azur, HISTOIRE, Livre, Loisirs, MEMOIRE, TRADITION | Lien permanent | Commentaires (0)