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04/11/2012

"DU MISTRAL SUR LE MERCANTOUR", DES RÉCITS DIGNES DE GIONO...

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.Si les hautes terres du sud des Alpes reçoivent quelques«queues » de Mistral, affaiblies par la traversée de la Provence, le rythme de leur durée respecte la règle immuable de trois, six ou neuf jours. Chasseurs de nuages et de pluie, les caprices du vent influent curieusement sur les humeurs des hommes, les pliant à leurs cycles inexplicables, comme pour mieux imposer leur volonté.

Dans les vallées du Nord des Alpes, le souffle du fœhn, vent chaud et sec, bouleverse aussi de manière incompréhensible le comportement humain, au point de rendre fou et d’être reconnu comme une circonstance atténuante à l’occasion d’un procès criminel.

Bien que soumis aux effets perturbateurs du Mistral, les populations des vallées du Mercantour ne bénéficient pas d’une telle indulgence.

Comparables à l’emprise d’une drogue, les rafales qui balaient les vallées et les pentes des sommets, troublent l’homme et lui font perdre parfois son jugement.

Que de passions latentes activées soudain par les seuls effets du Mistral !

Le nom même de ce vent impose la notion de maître incontestable et magistral du destin.

Aujourd’hui associé à l’idée de Parc et de préservation de la nature, le Mercantour constitue une terre de hautes montagnes exceptionnelles. Cette zone d’altitude bénéficie de l’ensoleillement des Alpes du Sud et se caractérise par un relief contrasté de cirques et de vallons glaciaires, de gorges profondes et d’étroites clues qui découpent cette région en unités compartimentées, isolées, originales.

L’homme a vécu là longtemps en autarcie, y forgeant les traits d’un particularisme encore vivace.

Les relations évoquées se déroulent dans ce Mercantour qui offre une grande diversité de paysages, formés de sites rocheux, de hautes vallées parsemées de lacs, de pâturages, de forêts, de vallons étroits aux adrets arides et aux ubacs boisés.

La démesure du décor renvoie à celle des passions qui  agitent souvent le cœur et l’âme de ceux qui y vivent.

Il suffit parfois simplement du souffle brutal du Mistral pour que chavire le précaire et subtil équilibre entre l’être et son environnement grandiose, à la dimension de ses propres fantasmes intérieurs.

Envahi par une force incontrôlable, l’homme se laisse alors emporter par d’obscurs penchants qui le conduisent bientôt à défier les règles, en commettant les actes les plus regrettables.

Vent redouté, le Mistral n’active pas seulement les incendies de forêt, il enflamme aussi dangereusement le cœur des hommes avec des conséquences toutes aussi funestes.

Il appartenait à un observateur attentif d’apporter la preuve de cette réalité vécue, en dressant une patiente chronologie de certains récits et «faits divers », recueillis sur place. Le hasard devait me permettre de les découvrir et de pouvoir ainsi les présenter, après plus d’un demi-siècle.

Connaissant ma passion pour les choses du passé, je fus contacté par le nouveau propriétaire de la ferme de la Loubière, désireux de se débarrasser de vieux papiers et de journaux accumulés par l’ancien occupant des lieux.

Habité par quelques scrupules, après avoir acquis son bien sur un coup de chance, grâce à un viager réduit à seulement trois mois, l’heureux bénéficiaire m’attira dans son capharnaüm.

Sans doute gêné par une telle aubaine, il hésitait à tout brûler, peut-être pour respecter la mémoire de celui qui, par sa mort, l’avait fait riche en si peu de temps.

Après un emploi d’aide géomètre, Félicien Giraud s’était installé dans la demeure familiale au décès de sa mère, avant d’aller la rejoindre, quelques années plus tard.

Fin lettré, Félicien avait amassé quantité de livres divers, empilés dans un ancien pigeonnier, avec des liasses de vieux journaux soigneusement ficelés.

C’est sous l’une d’elles qu’apparurent quatre cahiers d’écolier d’un autre âge, à couvertures cartonnées, ornés chacun d’une étiquette cadrée, sur laquelle figuraient, tracées d’une écriture aux pleins et déliés appuyés : « Faits Divers ». En feuilletant les pages jaunies, couvertes d’une fine écriture noire, je découvris des paragraphes, précédés parfois de dates s’échelonnant au fil des années, semblables à celles relatives à la tenue d’un journal.

A la lecture, il s’agissait de bien d’autre chose, car les écrits de Félicien Giraud s’apparentaient à de véritables études de caractères.

Ces « Faits Divers » reflets d’une réalité contemporaine témoignaient d’une vérité troublante. Ces pages relataient en quelques mots, au-delà de la banalité du quotidien, d’émouvantes anecdotes chargées de lourds secrets, de situations révélées, interprétées, jugées avec délicatesse et sobriété.

Tel un entomologiste observant les mœurs d’insectes bizarres, l’auteur examinait et restituait avec froideur et détachement, les péripéties et les crises traversées par ses semblables.

Chose étonnante, chaque intrigue se développait jusqu’au dénouement, avec l’évocation aux moments critiques du souffle impétueux du Mistral, véritable catalyseur des agissements humains.

Les actions judiciaires étant prescrites, après que les auteurs de ces malheureux débordements aient quitté aujourd’hui le monde des vivants, nous avons décidé, en changeant les noms des personnages et des lieux cités, de remonter le temps, à travers la mémoire écrite de Félicien Giraud.

Il est donc évident que toute analogie avec des personnages ayant existé ou des situations réelles, ne peut être fortuite. Les possibles coïncidences ne traduisent qu’une vérité récalcitrante.

Si vous quittez Nice pour Paris par les airs, vous survolerez, dix minutes plus tard, les hautes terres du Mercantour. Penchez vers le hublot, observez alors les minuscules villages écrasés par les montagnes grises, ornées parfois par des lacs étincelants au soleil.

Semblable au maître de l’univers, vous dominerez pour quelques instants, ces espaces sévères où s’entremêlent les caprices ravageurs du Mistral et des Hommes.

D’après «Du Mistral sur le Mercantour» (Editions Sutton),

En vente sur Internet http://www.editions-sutton.com

ou dédicacé, au prix de 21 euros, plus frais d’envoi, en contactant edmondrossi@wanadoo.fr

Les dieux se sont réfugiés au cœur des régions montagneuses, prédisposant les sommets à devenir de fascinants hauts lieux de l’étrange. A l’extrémité des Alpes du Sud, le « Parc naturel du Mercantour » confirme avec éclat cette vocation établie depuis les origines de l’humanité.

Accrochés à la caillasse au-dessus de gorges étroites et impénétrables, les villages perchés, maintenus à l’écart des bouleversements, ont su résister au temps et garder d’admirables témoignages du passé. Parmi ceux-ci, des récits originaux véhiculés jusqu’à nous par les bourrasques du mistral comme autant de feuilles d’automne. Edmond Rossi, originaire du val d’Entraunes, nous invite à pénétrer l’âme de ces vallées, grâce à la découverte de documents manuscrits inédits, retrouvés dans un grenier du village de Villeplane.

Si les « récits d’antan » présentent des histoires colportées aux veillées depuis la nuit des temps, les « faits divers » reflètent une réalité contemporaine d’une troublante vérité. Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire de sa région. Il signe ici son troisième ouvrage aux Editions Alan Sutton

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

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