14/09/2012
AIGLUN, UN VILLAGE À DÉCOUVRIR...
Aiglun, « le nid d’aigle », village accrochéà 560m sur le versant du mont St Martin, remarquablement exposé au milieu de ses vignes et de ses oliviers domine l'Estéron, face à la montagne du Cheiron. Le charme d'Aiglun inspira Mistral dans «Calendal» (début du chant II). Habité par une centaine d’habitant, Aiglun aux maisons très regroupées, comme dans les villages de montagnes, nous accueille sous son immense porche en voûte, fait de pierres de taille.
Aiglun est situé sur l'Estéron, au débouché de la splendide clue d'Aiglun, véritable coupure à travers les anticlinaux accolés de Maumal et de l'Arpille, face à la jolie cascade de Vegay (1,5 km S.E.). La clue d'Aiglun est incontestablement la plus belle de Haute Provence profonde de 2 à 400 mètres en à pic sur 2 k.
La tribu ligure des "Velauni" d'Aiglun serait la dernière avec les Suetri de Gilette à être soumise par les Romains, après deux ans de lutte. Ces résistants figurent en dernière place sur le trophée d'Auguste à la Turbie.
L’Aiglesunum ou Aigledunum du XIIème siècle devient le « castrum d’Aiglesuni » mentionné dans la Liste des Castra en 1230, puis en 1252 (Enquête de Charles d’Anjou) dans la baillie de Saint Auban, avant d’apparaître en 1325 dans la viguerie de Grasse. En 1414, André Laugier, seigneur d’Aiglun et du Mas, confirme les franchises de la petite communauté. Aiglun est joint au Comté de Nice en 1388. Mais le traité de 1760 fait retourner Aiglun à la France.
Le 19 novembre 1761, les procureurs du pays décident du sort des territoires de la rive droite de Sigale, trop peu peuplés pour former une communauté. La partie amont est jointe à Aiglun. La famille Blanchi de Saint-Sauveur-sur-Tinée achète le fief d'Aiglun au XVIIe siècle.
Curiosités:
Le village ancien présente de hautes maisons avec granges-auvents à l'étage supérieur.
L’église Saint-Raphaël possède une façade surmontée de 2 clochetons, à l’intérieur : un buste de Saint Irénée et une statue en bois doré de la Vierge.
Le Pont d'Aiglun, à 75 mètres au-dessus du torrent, porte une seule arche en dos d'âne.
Le « château d’Aiglun », forteresse troglodyte dut servir de refuge à l’époque troublée du XIVème siècle. Ce curieux ensemble exploite un site naturel remarquable, constitué par une grotte que prolonge une vire accédant à une source pour se terminer par une plate-forme sans issue, soit 80m au total.
Le « château » domine le cours de l’Estéron à la sortie de clues infranchissables. Il est accessible par un sentier depuis le village situé à proximité et à la même altitude.
Assez vaste pour abriter une garnison, ainsi que quelques familles avec leurs provisions et leur bétail, cet ensemble fortifié, d’ailleurs à l’écart de toute voie de passage, semble avoir privilégié la notion de refuge plus que celle d’un poste de surveillance. Cette grotte fortifiée pouvait résister à un assaut grâce à d’efficaces moyens défensifs.
Au-dessous du village, la chapelle ruinée de Saint-Jean date du début du XIIe siècle.
Anecdote:
La grotte St-Martin, avec source intermittente, est à l’origine d’une légende mettant en cause Saint Martin, habituel dupeur du Diable. On assure que Saint Martin aurait été ermite pendant quelques temps dans cette grotte. Comme Saint Martin devait aller abreuver son âne tous les jours, fort loin dans l'Estéron, le Diable pour le séduire fit sourdre dans la grotte une source qui coule encore par intermittence. Le Saint réussit à coincer le tentateur dans la caverne, lequel réussit à s'enfuir en perçant une cheminée à travers le roc toujours appelée "le trou du diable» !
Edmond ROSSI
D’après « Les Vallées du Soleil », pour commander cet ouvrage dédicacé de 15 € : contacteredmondrossi@wanadoo.fr
Voir:
http://www.enprovence.fr/rubrique/culture-et-mode_r5/si-l...
« LES VALLÉES DU SOLEIL »
EDMOND ROSSI RACONTE LES ALPES DU SUD
Qui dit montagne dit pays de l'étrange: partout, les lieux se sont réfugiés au cœur des régions montagneuses; en Europe comme ailleurs et depuis l'origine des hommes. Les Alpes sont un de ces massifs riches de traditions et de mystères. Le lieu central où s'est jouée cette rencontre entre une nature grandiose et hostile et des peuples fascinés et terrorisés par elle, ce sont les vallées. Celles qui permettaient le passage entre la mer et le cœur secret des massifs ont joué un rôle capital. Placé entre la lumière vive et la pierre chaude, cet ensemble méridional cloisonné forme une entité culturelle marginale méconnue.
Oratoires isolés à la croisée des chemins, chapelles abandonnées aux murs couverts de dessins naïfs, fontaines rustiques jaillissant dans le creux d'un tronc de mélèze, anciennes bâtisses aux larges balcons surmontés de curieux cadrans solaires, vastes constructions énigmatiques ... autant de messages qui parlent à notre esprit et à notre cœur, dans le langage simple des choses d'autrefois.
Aujourd'hui, Edmond Rossi fait revivre la mémoire et la passionnante aventure des hommes de ces vallées perdues.
Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur
12:04 Publié dans Découverte du Pays d'Azur, HISTOIRE, Livre, MEMOIRE, TRADITION | Lien permanent | Commentaires (0)
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