Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/05/2009

SAINT MARTIN VÉSUBIE AU TEMPS DES LOUPS

101 LE LOUP AU PAYS D'AZUR page 101, 4ème DE COUVERTURE.jpg

Témoignage de M. Jean Plent, Juin 1980 :

« Mon père avec ses collègues ont vu,  une fois, deux loups vers le Boréon. Après la guerre de 1914, il y avait un loup qui rôdait du côté de la Madone. Mais ça n'existait pour ainsi dire plus.

Mais j'ai connu des vieux (qui disaient que) les portes étaient fermées parce que, si vous sortiez dans la rue, il y avait les loups qui rôdaient par-là. Et les fourniers, (chargés du four communal) quand ils allaient commander les femmes pour faire le pain, ils sortaient avec des tisons comme ça parce qu'ils risquaient de se faire dévorer par les loups. Il yen avait des loups à ce moment-là!

C'était à l'époque de mon père. Il est né en 1873. C'était à ce moment-là, dans les années 1870-1880. Mon père se rappelait encore.

Il yen avait un de Venanson qui s'appelait Roaino et qui cherchait les loups. Mon père l'a bien connu. Les chiens, tous les chiens lui couraient derrière quand il venait à Saint-Martin parce qu'il sentait l'odeur du loup. Ils allaient tous pour le mordre. C'était un trappeur de loups.

On les chassait avec des pièges mais après on employait le poison et, c'est par le poison, qu'ils ont été détruits.

Lui, il touchait une prime de la mairie et du département même. C'est que les loups faisaient des dégâts dans les troupeaux.

J'ai connu un vieux qui gardait la génisserie là-haut, du côté du Villar. C'était au mois de juin, il était tombé de la neige. Lui était dans le cabanon: c'était une pierre qui fait "barmo" (grotte) et puis c'est tout. Eh bien, la nuit, les loups se sont jetés sur les bêtes, sur les génisses. Ils en ont tué deux quand même. Et les petits se tenaient en haut. Il disait qu'il voyait briller les yeux d'en bas. Les vieux se sont jetés sur les bêtes et les petits étaient là-haut qui regardaient, ils attendaient. Toute la nuit, ils ont eu affaire contre les loups. Les loups mordent les bêtes par la queue et puis, ils les font tourner, tourner. La bête quand elle est prise par la queue comme ça, elle tourne, tourne, tourne jusqu'à ce qu'elle se foute par terre. Quand elle est par terre, vlan ! Ils se plantent à la gorge. Ça c'est la malice du loup.

Tenez, Jean-Baptiste Plent, le père du guide, je l'ai bien connu. Eh bien! Un jour il était monté à la Madone. C'était à peu près à cette époque (en avril) et il était au

Sanctuaire, au bout de la promenade où arrive le chemin. Alors, il disait qu'il faisait bon. Il se dit, tiens je mange, je casse un peu la croûte et puis il s'est couché. Il s'est un peu endormi il faisait tellement bon et, je ne sais pas, un instinct: il a entendu un petit bruit de quelque chose, il s'est réveillé. Il a vu un loup d'ici à là. Le loup était là pour lui sauter dessus. Eh bien ! Il a été malade pendant trois mois, de la peur. L'effet que ça lui a fait ! Quand il s'est relevé, le loup a foutu le camp mais il est resté trois mois malade.

Les chiens de bergers, ici, je me rappelle, avaient des colliers larges comme ça.

Des colliers avec des clous pour empêcher les loups d'égorger les chiens. C'étaient des colliers de l'ancien temps. »

D’après «Les Histoires de loups en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Le loup est de retour en France et plus exactement près de nous, dans le Parc du Mercantour et les Alpes du Sud.

Ce « grand méchant loup », cauchemar de nos nuits d’enfant, traînant dans la mémoire collective des générations de « mères-grand » et de « chaperons » dévorés tout cru, revient cette fois sur notre territoire nanti du statut intouchable d’espèce protégée par le Conseil National de la protection de la nature et la Convention de Berne.

Réhabilité et qualifié de « prédateur indispensable à la chaîne alimentaire et aux rétablissements des équilibres naturels », le voici blanchi de tous ses crimes passés et à venir et toléré aux portes de nos villages.

L’homme encore une fois a décidé du destin de la bête  avec sa propre logique.

Pourtant, les souvenirs laissés dans la mémoire de nos aïeux ne sont pas tendres et méritent qu’on s’y arrête.

Les Alpes Maritimes ou « Pays d’Azur », nées de la rencontre des Alpes et de la Provence, offrent un cadre exceptionnel fait de vallées aux forêts sauvages et de villages perchés aux traditions vivaces.

Edmond Rossi, auteur niçois de différents ouvrages sur le passé et mémoire de sa région, présente ici une trentaine de récits recueillis dans les annales de la Provence orientale et du Comté de Nice.

Témoignages authentifiés touchants de vérité, ces textes évoquent les péripéties du loup, dans ce vaste territoire.

Parfois issus d’une tradition orale qui se perpétuait jadis aux veillées, ces contes portaient le plus souvent sur des faits réels, auxquels nos anciens se trouvaient mêlés.

Partons sur la piste mystérieuse de ce grand perturbateur que l’imagination populaire a toujours travesti familièrement de ses propres fantasmes.

A travers les « Histoires de loups au Pays d’Azur » retrouvez les contes de jadis, cette vieille magie des mots qui vous emmène au pays du rêve et de l’insolite.

Pour un temps, laissez-vous emporter vers un passé troublant celui où nos ancêtres vivaient en compagnie du loup avec des rencontres riches d’émotion.

 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

 

 

 

10:19 Publié dans MEMOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

Les commentaires sont fermés.