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10/12/2008

RIGAUD ET SA COMMANDERIE TEMPLIÈRE (4ème PARTIE)

TEMPLIERS (3).jpg102 RIGAUD,BATISSE PRESENTEE COMME LE SIEGE SUPPOSE DE LA COMMANDERIE page 102.jpg

Saint-Dalmas-le-Selvage, au bout de la vallée, est également cité par plusieurs auteurs : Durante, Moris, Raynaud, comme une place templière de première importance.

Les 23 services recensés en 1308 confirment l’intérêt que portait l’Ordre à ce village.

Durante indique : « Saint-Dalmas-le-Selvage - Les Templiers, établis à Saint Etienne, intéressés à accroître leur influence dans la vallée de la Tinée, sollicitèrent et obtinrent du comte Balbo, une partie du haut territoire où cette rivière prend sa source. Ils recrutèrent quelques pauvres familles de cultivateurs et de bergers, y firent opérer des défrichements et fondèrent un hameau qu’ils appelèrent Saint Dalmas en mémoire de leur maison centrale de Valdeblore. La croix des Templiers, gravée sur la porte de l’église paroissiale est une preuve qu’ils en furent les fondateurs ».

E. Raynaud lui emboîte le pas, tout comme E. Pauty qui ajoute : «  Un véritable bourg fut constitué avec une enceinte circulaire en souvenir de leur ancienne fondation de Saint-Dalmas-de-Valdeblore ».

J.A. Durbec ne veut pas admettre que l’église puisse avoir été dressée par les Templiers, au prétexte qu’à la saisie de 1308, les frères ne percevaient là : « que des services ou cens dont la nature est assez rigoureusement déterminée : 23 services variant de 1 obole à 8 deniers ».

Néanmoins il n’écarte pas la présence de « quelques vestiges des immeubles construits ou simplement habités par des tenanciers ».

D’autre part, faut-il baser toutes nos références sur les seuls actes établis lors de la saisie et ignorer le siècle qui la précède où le Temple a bâti et développé sa présence dans la région, en ne laissant malheureusement aucune archive ?

Aujourd’hui encore, Saint-Dalmas-le-Selvage, présenté comme un village « marqué par les Templiers » conserve une élégante église romane avec un clocher lombard accolé, datable de la période où l’Ordre fréquentait les lieux. L’architecture du village a gardé la massive rudesse de ses maisons alpines de schiste sombre, avec toits de bardeaux et larges balcons de bois. Un urbanisme authentique qui a su traverser les siècles, pour mieux évoquer l’époque médiévale.

Les armoiries du village portent en évidence la croix du Temple comme pour mieux rappeler ses origines.

Faute de preuves, difficile de suivre les auteurs des « Sites templiers de France » lorsqu’ils affirment : « Les Templiers étaient également implantés au col de Restefond, près de Barcelonnette ».

La vallée du Var s’étire de la mer à l’extrémité du département en bassins successifs, porteurs de possessions templières échelonnées du Sud au Nord. Seules les deux premières : Villars et Touët relevaient jadis de l’évêché de Nice, les autres dépendant du diocèse de Glandèves.

Villars fournissait 3 services au Temple. Dans ce village un ancien linteau gravé de deux étoiles, attribué selon la tradition aux Templiers, a été réemployé comme pierre de maçonnerie. J.A. Durbec le prétend postérieur au Temple et probablement du XV ème siècle. Les ruines d’un cloître de l’Ordre, signalées par ce même auteur à Villars, n’ont pu être localisées. Signalons la « Castre » proche de la Mairie, dite « la Maison des Templiers », (voir la monographie de A. Magnan, 1938).

Touët sur Var : Le Temple y prélevait 38 services avec une « maison ». De cette présence prospère qui débute en 1176, il ne subsiste qu’une auge destinée à mesurer le grain.

Puget-Théniers a attiré l’attention des chercheurs sur les origines de son église et de son château.

E. Pauty note : « Il est fait mention du château établi par l’Ordre et d’une église principale dite de l’Assomption, solidement construite » également attribuée au Temple.

L’Ordre s’installe à Puget-Théniers en 1242, probablement sur l’initiative du Comte de Provence.

Fortement établis, les Templiers possèdent bientôt une grande partie du faubourg et des biens ruraux considérables. A la suite de tractations dont les annales n’ont laissé aucune trace, il ne restera au Temple que 3 redevances et une « maison » lors de la saisie de 1308.

L’église romane de « L’ Assomption », à l’aspect de forteresse, fut édifiée au X ème siècle. Le fait qu’elle fut confiée à l’abbaye de Lérins écarte la légende vivace d’une origine templière. La rotonde et le clocher qui complètent l’édifice au XIII ème siècle pourraient par contre avoir été bâtis par le Temple.

L’ancien château du XI ème siècle, résidence du seigneur local ne fut pas davantage propriété de l’Ordre. Les diverses marques lapidaires gravées sur les linteaux des maisons de la vieille ville seraient dans leur majorité postérieures au XV ème siècle.

J.A. Durbec faute de précision historique écarte l’ensemble des vestiges archéologiques templiers de Puget-Théniers.

Entrevaux, l’ancien Glandèves du Moyen-Age, au centre d’un fief d’une famille homonyme dominant le Haut Pays, fut également le siège d’un vaste évêché groupant au XIII ème siècle près de 70 « castra », répartis dans toute la partie Nord-Ouest des Alpes Maritimes.

La commanderie templière de Rigaud étendait ses possessions sur la totalité de l’évêché de Glandèves y ajoutant la partie nord de celui de Nice.

La famille des Garac-Glandèves symbolise cette vieille aristocratie montagnarde, fièrement attachée à son indépendance, donc hostile à la mainmise centralisatrice de la Maison de Barcelone.

La résistance armée de la noblesse des vallées alpines va contraindre les comtes de Provence à entreprendre une véritable guerre de conquête du territoire de ses vassaux.

La campagne militaire ne s’achèvera qu’en 1278, après la totale victoire de Charles 1er d’Anjou.

Entrevaux et La Seds (sur la rive droite du Var) sont regroupés à la saisie des biens de 1308.

L’ensemble fournit 23 services à l’Ordre, propriétaire d’une « maison ».

Le récent inventaire des « Sites templiers de France » d’Aubarbier et Binet indique : « Que la puissante commanderie d’Entrevaux a entièrement disparu », probablement en écho à E. Raynaud qui y signale un établissement templier, effectivement conforme à la vérité historique. De plus, la cathédrale du XVII ème siècle conserve comme clocher un austère donjon roman avec assises du XII ème siècle, remanié au début du XIII ème siècle, attribué aux Templiers par les historiens locaux.

 Plus haut, en suivant la vallée du Var, Castellet les Sausses et Daluis sont également cités dans l’ouvrage relatif aux « Sites templiers de France ».

 

D’après «Les Templiers en Pays d’Azur » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 18 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Reconnu comme le département de France le plus pourvu en possessions templières, les Alpes Maritimes conservent encore de multiples et intéressantes traces de la présence au Moyen-Age de ces fiers chevaliers.

Quel fut le rôle des Templiers, très tôt installés dans cette région entre mer et montagne ?

Que connaît-on des chroniques oubliées et des règles secrètes de l’Ordre du Temple ?

Par ailleurs, quel crédit accorder aux légendes relatives à leurs trésors cachés ?

Enfin, quels monuments et vestiges portent encore l’empreinte des chevaliers « de la croix et des roses » ?

Les Templiers inspirent d’abord l’image glorieuse de moines soldats se jetant la lance ou l’épée au poing, pour défendre ardemment les lieux saints, à l’époque des croisades.

Par la suite, ce tableau avantageux se nuance, avec l’évocation de leurs richesses, pour s’obscurcir enfin dans l’épaisseur du mystère, avant de n’être plus éclairé que par les sinistres lueurs des bûchers où s’achève l’épopée des frères du Temple, accusés d’hérésie.

Auteur de divers ouvrages traitant de l‘Histoire des Alpes Maritimes, Edmond Rossi, niçois passionné par le passé et la mémoire d’une région qu’il connaît bien, nous entraîne dans une attentive et fascinante découverte des annales et des sites toujours hantés par l’ombre des chevaliers au blanc manteau à la croix rouge.

 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

 

 

 

09:29 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

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