Le Temple va étendre son domaine agricole autour de Nice. Par un acte passé le 14 avril 1235 dans le cimetière de Saint Michel, le nommé Brun, sa femme Palme et Doulce fille de Palme, vendent à la maison du Temple de Nice, 3 sesterés d’une terre sise à «Crémat », signe le commandeur Bernard «de Combolambo ». Geoffroi de Grasse, précepteur des maisons du Temple de Nice et de Grasse, confirme le 27 octobre 1246 la vente faite par Raimonde et Guillerma Fournier d’un vignoble sis à Nice au quartier de la «Bouche noire », probablement à Bellet. Les possessions sont situées au gré des actes, comme ici, lorsque le 30 novembre 1264, Pierre Geoffroi, commandeur des maisons du Temple de Nice et Grasse, accense à R. Rainoard une terre sise à Caucade sur les collines dominant la basse vallée du Var. Confirmation de l’exploitation de ce terroir est faite ce même jour, par un second acte où cinq citoyens niçois acceptent la concession de la terre de Caucade et s’engagent à servir annuellement au commandeur Pierre Geoffroi, toutes les semences qu’ils feront sur cette terre, avant qu’elle ne soit plantée, conformément au contrat d’accensement. Par contrat en emphytéose perpétuelle, le commandeur de Nice et Grasse, J. de Valono donne à plusieurs habitants de Nice une terre sise dans le domaine de cette ville, au quartier du «Paillon ». Le 18 décembre 1292, Pierre Geoffroi commandeur du Temple de Nice et Grasse échange des biens avec Isnard de Flayosc. Il lui cède ses droit sur le château d'Esclapon en échange de terres sises à Nice au lieu dit « Champ Long » confrontant le moulin des «Alloses » et la vigne de Michel Bermond. L. Dailliez indique d’autres possessions dans son «Atlas » au «Molin » proche du Var, ainsi qu’à Fabron, Saint Isidore et à Saint-Laurent-du-Var, sur la rive droite du fleuve (voir chapitre précédent). Les documents parvenus jusqu’à nous recensent les possessions successivement établies autour de Nice à : Alba Lanna ou Sana vers Sainte Marguerite, le long du Paillon, à Caucade (in Cavalcadis), à Font Gairaut, au Puy Saint Martin près de Saint Pons, à Crémat, à Longchamp (in Campo lungo), à Bouche noire (ad Bucam Nigram), « in Aura » ( ?). « La Maison » est parfois désignée au quartier de « Cavalaria » où était établi l’hospice signalé comme « Domo Ospitalis Templi » en 1274. L’ensemble domanial du Temple est implanté sur les terres les plus fertiles ceinturant la ville, avec une nette préférence pour les quartiers ouest et les basses collines dominant le Var où se situait « la Maison » servant d’hospice aux voyageurs et pèlerins franchissant le fleuve. Le Chapitre Général de 1253 mentionne la commanderie Sainte Madeleine du Var près de Nice, géographiquement placée par L. Dailliez, entre le quartier de la Madeleine et les rives du Var, au pied de Fabron où le Temple possédait des terres. L’élevage était également une source de rapport pour l’Ordre comme l’atteste cet acte du 19 novembre 1306 où le Comte de Provence prescrit à son viguier et aux juges de Nice, de faire indemniser les habitants de cette ville dont les possessions ont été ravagées par le bétail du Temple et des autres ordres religieux. A Nice, comme à Grasse et Biot, le Temple connut des démêlés avec les évêques et le clergé local, jaloux de ses prérogatives, accordées par le Pape. Nous voyons ainsi, le 25 mars 1269, le chevalier Pierre Girard commandeur de la maison de Nice s’associer à son homologue B. Suca des Hospitaliers de cette ville, pour protester contre l’évêque, décidé à les faire participer aux frais de passage et de séjour d’un cardinal.
Le Temple possédait diverses maisons à Nice, en plus de l’hospice du Var. Nous avons évoqué celle située au quartier du Ray, au nord de la ville qui a laissé au lieu le nom de Temple. Dans le centre de la cité, Caïs de Pierlas cite une maison proche de la «Boucherie », y plaçant le siège de l’Ordre, probablement la même que celle indiquée par Durante, aux abords de la rue Saleya, en référence à la charte de 1154. Il ne subsiste aucun vestige de ces vénérables constructions templières. Enfin, s’il est notoire que Nice devint le plus important port templier après Marseille, là encore il n’en reste rien. Rappelons que pour le cabotage commercial, âprement disputé à Gênes, les Templiers étaient implantés dans plusieurs ports dont Antibes, puis s’échelonnant en direction de l’Italie, à Villefranche, Beaulieu, Monaco et Menton.
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