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01/06/2006

AVEC LES "BARBETS", AU TEMPS DE LA REVOLUTION

SAUVAGES ET

 

 HEROIQUES

 

                     BARBETS (2 ème partie)

Henri Sappia au début du XX ème siècle donne une description pittoresque de ces terribles francs-tireurs:

«Leur teint fort basané n'est pas embelli par les os saillants de leur figure en triangle: des sourcils fort épais au bas d'un front large et monteux rendent hagards les yeux dont les mouvements dans l'orbite sont bien loin d'être uniformes; leur tête est hérissée de crins que la dent du buis ou du faine n'a jamais divisés; quelques uns même laissent croître leur barbe à peu près de la même espèce que leurs cheveux... Le costume... est le même, je crois depuis l'origine du monde, les peaux de chèvres ou de moutons non préparées en font tous les frais. Sur ces peaux, ils jettent quelquefois une mandrille de joncs non tressés ou tissus, dont le bruissement n'est pas fort agréable; sans la tête qui domine, on les prendrait pour des bêtes fauves à couvert sous une tanière mobile, leurs tempes à l'époque des neiges et des frimas sont entourées de bandelettes blanches, dépouilles de leurs nombreuses victimes... De leur épaule gauche pend une espèce de bissac ou gibecière dans laquelle se trouve toujours, avec quelques aliments grossiers, l'image d'un saint ou le jeu du «tarroco»...».

Le théâtre de leurs exploits couvre les hautes vallées des Alpes Maritimes et l'est du département. Quels motifs poussent ces hommes à lutter aussi farouchement contre leur intégration dans la nouvelle République française ? Il semble surtout s'agir d'un refus radical de tout ce qui bouleverse les structures sociales ancestrales. Les Barbets s'opposent en cela au nom d'une idéologie réactionnaire au progrès social et à l'émancipation civile, estimant que le monde de la tradition leur garantit plus d'équité.

Voici la déclaration faite à Masséna par un chef des Barbets d'Utelle, arrêté près de Duranus au tristement célèbre «Saut des Français»:

«Je défends mon pays; vous êtes les plus nombreux et nous multiplions nos forces par la ruse et l'audace. Que nous font vos libertés et la gloire d'appartenir à une nation plus grande que la nôtre. Nous leur préférons les franchises (privilèges accordés par les souverains) de nos ancêtres et nos petites tribus montagnardes. Nous n'avons pas été vous attaquer chez vous, c'est vous qui êtes venus nous piller et nous chasser de nos foyers. Faites de moi ce que vous voudrez, le sacrifice de mon existence appartient à mon Roi...».

La complicité du clergé jointe à la ferveur religieuse encourage la haine des principes républicains et de leurs symboles, les arbres de la liberté. Systématiquement coupés et arrachés, la destruction de ces emblèmes de l'administration française s'accompagne de processions publiques et de chants liturgiques.

De 1793 à 1796, les actes de guérilla des Barbets soutiennent la guerre de position poursuivie entre la France et le Royaume de Sardaigne. On recense encore 1670 Barbets en 1797 et près de 400 en 1801. La population attentiste choisit la loi du silence, quand ce n'est pas la solidarité. Proches de leurs villages, de nombreux Barbets poursuivent leurs activités de bergers ou de bûcherons avec le soutien de leurs familles et de leurs amis.

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur :

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com    

08:30 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

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