23/04/2012
A TENDE: LUDOVIC LASCARIS MOINE, TROUBADOUR ET CAPITAINE
Après avoir guerroyé contre sa suzeraine, la célèbre Reine Jeanne de Provence, Guillaume Pierre II Lascaris, comte de Tende, seigneur de Vintimille, au seuil de la mort, rédige son testament et pour alléger sa conscience, il lègue “ 500 livres de Gênes aux frères mineurs de St Ludovic à Marseille pour les frais, à perpétuité, d’une messe quotidienne en suffrage de son âme ”.
Quelques années après sa mort, Jean et Antoine Lascaris, ses fils, prennent l’habit bénédictin dans le monastère auquel leur père avait effectué son legs. Le comté de Tende est alors fractionné en deux branches : celle de Tende et celle de La Brigue où s’installe Ludovic Lascaris, l’un des cinq fils de Guillaume Pierre II. Ludovic enfermé lui aussi dans sa jeunesse par son père dans un couvent, comme il était d’usage, afin de ne pas morceler le fief entre fils, va se dégager très vite de cette emprise. Il connut, lors d’une visite au château paternel, la très belle Tiburge, fille d’Astruge, marquise de Beuil, cousine du grand Isnard de Glandèves. Il en tombe amoureux, abandonne sa robe de moine et, vers 1356, il fuit avec elle et se réfugie pour servir dans les troupes de la Reine Jeanne.
Il s’y distingue par sa valeur et son habileté militaire, parvenant plusieurs fois à sauver la Provence des incursions de bandes de mercenaires composées de Bretons, d’Anglais, d’Armagnacs et autres aventuriers. Devenu célèbre en Provence, ce grand capitaine fréquente les luxueuses Cours d’Amour qui se tiennent à Signes.
Il y obtient un véritable triomphe par la lecture de petits poèmes en langue provençale parmi lesquels “ La Paurilha ” et “ Las miserias d’aquest monde ”. De plus, dans les joutes et tournois, il sait faire craindre le blason des Vintimille. Ce prototype de la noblesse provençale du XIVème siècle est décrit comme il suit par l’historien Gerolamo Rossi : “ C’était un Chevalier de la Table Ronde qui rêvait de châteaux enchantés, de vierges que l’on délivrait de mains brutales et, pendant qu’en cette extase, il prononçait un cantique amoureux, sa main droite s’agitait spontanément à la recherche d’une épée mais ne trouvait à sa place qu’une pauvre cordelière.
Il avait déjà solennellement prononcé ses vœux quand il vit la noble et agréable damoiselle Tiburge des seigneurs de Beuil, hébergée ces jours-là par la mère des seigneurs de Tende ... Le nouveau moine ne vit à ce moment là d’autre solution que la fugue pour assouvir sa passion et un enlèvement fut sa première action.
Il ne sut opposer à l’indignation des parents et à l’ire de ses coreligionnaires que son épée, qu’il allait utiliser si valeureusement au service de la Reine Jeanne, assaillie par de nombreux ennemis. Celle-ci le recueillit, ainsi que Tiburge et les enfants qu’il en avait eus.
Et ce fut justement sur les instances de la Reine que le Pape émit une bulle en vertu de laquelle Ludovic n’était pas tenu de regagner le couvent avant un laps de 25 ans. Mais Lascaris mourut avant le terme accordé, en le lieu de La Brigue dont il fut le premier à s’intituler seigneur, en 1376 ”. Guidice, qui traduisit ses œuvres, écrit ceci : “ Ludovic Lascaris fut un esprit si élevé dans la poésie provençale et dans les autres langues vulgaires, que personne n’a pu par la suite en imiter la douceur et les inventions ”.
Le seigneur de Tende et des vastes territoires autres que La Brigue sera Guillaume Pierre III Lascaris, frère de Ludovic.
Le destin mouvementé du fameux Ludovic Lascaris, célèbre à plus d’un titre, s’achèvera dans les murs du vieux château de La Brigue, agrandi pour être à la mesure du personnage.
D’après «Les Contes et Légendes du Pays d’Azur» (Editions Sutton),
En vente sur Internet http://www.editions-sutton.com
ou dédicacé, au prix de 23 euros, plus frais d’envoi, en contactant edmondrossi@wanadoo.fr
Les « Contes du Pays d’azur » ont pour cadre l’extraordinaire décor qui s’étend des Alpes du massif du Mercantour aux rivages de la Côte d’Azur.
Dans cet univers tout est possible, puisque les outrances de la nature dépassent souvent les excès de l’imaginaire.
Les contes, histoires orales nées de la tradition populaire, attestent au travers du merveilleux de réalités historiques authentiques.
Reflets du passé, ces récits constituent les fondements de la mémoire collective d’un terroir au particularisme évident.
Edmond Rossi, écrivain niçois, auteur de différents ouvrages traitant de la riche histoire de sa région, témoigne à nouveau ici, en présentant une anthologie des contes les plus passionnants du Pays d’Azur.
Ce fabuleux florilège s’étend des mythes des origines aux relations insolites précédant l’apparition de la télévision, fatale à l’expression orale des veillées.
Les « Contes du Pays d’Azur » nous ouvrent la porte d’un univers où l’émotion se mêle souvent à la magie du mystère.
Pour un temps, laissons-nous entraîner vers ce monde troublant pour y retrouver la chaude et naïve simplicité des récits de nos ancêtres.
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