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27/07/2010

LE MURET OU "LOU BARRI" LIEU DE RENCONTRE ET DE CAUSETTE (LOU PASTROUILLE)

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Durant des siècles dans chaque village provençal l'actualité a été commentée par les habitants assis sur un parapet de pierre (lou barri), à l'ombre ou au soleil selon les saisons.

Cette tradition (lou pastrouille) se perpétue encore de nos jours avec une variante qui mérite réflexion, comme ici à Saint Jeannet.

"Comme chaque année depuis près de 50 ans je me rends dans mon village de Saint-Jeannet (Alpes-Maritimes). Je dis "mon" village - bien que je sois né à Paris - parce que je m’y suis créé des racines provinciales que tout bon parisien se plaît à entretenir. Ce matin en arrivant sur la placette à l’entrée de la Grand Rue, j’ai vu les vieux assis sur les murets en pierre, face au monument aux morts, le chapeau de paille rabattu sur les sourcils, refaisant le monde à voix basse. Image rassurante que j’aurais pu tirer des souvenirs de Pagnol.

Arrivé à leur hauteur, je les ai salués d’un signe discret de la tête comme on fait ici depuis des temps immémoriaux. Un geste de connivence entre villageois pour signifier qu’on se reconnaît et qu’on ne doit pas être confondu avec les touristes, avec les "estrangers". En m’approchant des vieux au visage buriné par le soleil, je ne les ai pas reconnus. En forçant mes souvenirs, j’ai essayé de les rattacher à l’une ou l’autre famille que je connaissais. Rien ne me revenait. J’ai continué mon chemin, songeur : comment se fait-il que je ne reconnaisse pas de vieux paysans qui sont là depuis toujours ?…

En arrivant sur la place de l’église, une image m’est revenue, j’avais compris : je ne cherchais pas dans les bonnes cases de ma mémoire ; ces vieux à l’entrée du village, je les avais déjà vus autrefois ; mais pas avec les paysans du cru. Avant ils se tenaient légèrement à l’écart, un peu plus loin sur la place, là où l’ombre est plus rare. C’étaient des ouvriers agricoles arabes arrivés dans les années 60.

Les derniers paysans originaires du cru ne sont plus là ; ils sont tous morts et leurs enfants ont vendu toutes les terres agricoles aux parisiens qui y ont construit leurs villas. Et les ouvriers agricoles arabes se sont intégrés. Totalement intégrés et si bien intégrés qu’ils ont pris la place laissée vacante sur le muret par les paysans provençaux disparus. En parcourant le village, j’ai reconnu leurs femmes qui sortaient de chez le boulanger ou de chez le boucher. Là encore, pas de niqab, ni de boucherie Halal. Mais des ménagères habillées comme toutes les ménagères provençales avec un cabas à la main. Rien ne distingue ces villageois d’aujourd’hui des autochtones d’hier si ce n’est une chose qui aurait dû attirer mon attention : les paysans de mon enfance parlaient le provençal ou le nissard pour certains. Les villageois arabes d’aujourd’hui parlent le français. Sans accent."

Texte de Xavier Théry publié sur le "blog" Vendémiaire. Juillet 2010

Comme quoi les temps changent...

15:04 Publié dans MEMOIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

14/07/2010

SOSPEL, UN ADMIRABLE BOURG A DÉCOUVRIR

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SOSPEL

Cette fraîche station alpestre allonge de façon pittoresque ses vieilles maisons sur les deux rives de la Bévéra. Entourée de hautes montagnes, c'est un centre privilégié pour les excursions.

UN PEU D'HISTOIRE

Des fouilles pratiquées dans la grotte de l'Albaréa ont mis au jour des ossements caractéristiques d'une race brachycéphale et de petite taille, la race purement ligure. Ces restes humains étaient associés à des objets travaillés et à une quantité considérable de poteries grossièrement ornées. On a également recueilli des rondelles de cuivre, sans empreinte, premières monnaies de nos ancêtres. Depuis l'antique « Hospitellum », Sospel a conservé un peu partout en ses murs, l'empreinte des temps passés depuis plus de mille ans. Au Vème siècle, Sospel est déjà siège d'un évêché et au XIIIème siècle devient chef-lieu de la Viguerie du comte de Vintimille. Ces conditions, alliées à une économie florissante et une certaine indépendance lui confèrent une vocation de centre intellectuel prépondérant dans le Comté, de même que la ville est récompensée pour sa fidélité au Duché de Savoie par l'inféodation des bourgs de Castillon et Moulinet.

Lieu de passages et de séjours historiques, Sospel est devenu chef-lieu de canton sous la Révolution. Mais la ville a aussi subi les calamités et les épidémies au cours des siècles ; la population fut décimée, la ville ruinée. Citons les inondations de 1331, les orages de 1345-1346, la peste en 1348, 1371, 1374, et surtout en 1527-1528, 1620 et 1632. A chaque fois, la population construit une chapelle ou un oratoire dédiés surtout à Saint Roch, Saint Sébastien et Sainte Anne.

Au XVIIème siècle, il y avait 24 chapelles dans la campagne. Et les vocations étaient nombreuses. En 1776, la ville comptait 37 prêtres, 2 diacres, 11 sous-diacres et 12 séminaristes pour 3000 habitants.

En 1370, Sospel avait pris le parti du pape d'Avignon contre l'antipape de Rome : son église devint alors cathédrale pour un temps. Sospel fut de tout temps une place importante dont l'influence fut rehaussée en 1702 par le rayonnement intellectuel de « l'Académie des Occupés Littéraires », qui attira historiens, chroniqueurs et poètes. Sospel souffrit beaucoup des combats de 1944.

En 1901, on recense 3 570 habitants à Sospel et 2 885 en 1999. Le recensement de 2005 fait apparaître une population de 3 394 habitants.

Les habitants de Sospel sont les Sospellois.

  • Le Pont-Vieux est certainement le symbole et l’endroit le plus romantique de la ville. Ce pont fortifié enjambe la Bévéra qui coupe en deux parties la ville. Un pont similaire peut avoir existé depuis le XIIe siècle. Les deux arcs ont apparemment été remplacés en 1823 sur lesquelles la reconstruction a été basée. Sa tour centrale servait de poste de péage entre le Piémont et la Méditerranée de la fameuse route royale du sel entre Nice et Turin. Il fut entièrement restauré par les Beaux-Arts en 1953 avec des matériaux utilisés sur place, après les dommages causes en 1944 lors des combats pour la libération de la vallée. Il abrite actuellement dans cette tour le Syndicat d'initiative et le bureau saisonnier du Parc national du Mercantour.
  • La cathédrale Saint Michel : située sur une place bordée de maisons aux arcades du Moyen Âge, elle est de style baroque, seul le clocher du XIe siècle est de l'époque lombarde. Le dessus de la façade est de l'époque pré-baroque roman. Les deux statues à l'intérieur des niches représentent les protecteurs de la ville de Sospel « Saint-Hippolyte et Saint-Absende ». Sur la gauche, à l'intérieur de la cathédrale, se dresse la « Vierge Immaculée de Sospel ». Ce retable à trois volets a été réalisé par François Bréa membre d'une famille de peintres niçois des XVe et début du XVIe siècles, et sur la droite le retable de la vierge de pitié en bois sculpté.
  • La place Saint-Nicolas : ses maisons anciennes et son pavement de galets colorés.
  • A un kilomètre du centre du village, le fort Saint-Roch est une véritable ville souterraine à 50 m de profondeur. Le fort faisait partie de la ligne Maginot des Alpes construite pendant les années 1930 dans la région. Cet ouvrage militaire a été conçu pour verrouiller la vallée de la Bévéra, couvrir le col de Brouis et la sortie du tunnel ferroviaire de Breil-sur-Roya. Un funiculaire transportant les munitions menait aux postes de tir et aux salles d'artillerie. Des périscopes permettent d'avoir une vue intéressante des environs.

 L'église Saint-Michel

L'église Saint-Michel construite en 1115, était placée directement sous la tutelle du Saint Siège. De 1641 à 1720, l'édifice fut reconstruit sur l'emplacement de la précédente ; façade baroque à deux ordres de 1641. Ses dimensions sont surprenantes et en font la plus grande église des Alpes-Maritimes. Seul le clocher roman lombard construit au XIIème, siècle subsiste de nos jours.

A l'intérieur, de nombreux trésors existent encore, surtout des objets en bois sculptés. Les orgues historiques sont de facture italienne du XIXème siècle. On verra aussi une « Vierge immaculée », peinte par François Brea en 1520 ; une « Pietà », retable à trois compartiments peint par un anonyme (école de Provence) vers 1470 ; les stalles sculptées ; les ornements d'autel du XVIIème siècle ; la croix processionnelle du XVème siècle et les livres de chants de 1775.

Les ouvrages militaires

La caserne Mireur : dans les années 1930, le 27ème bataillon des chasseurs alpins était installé ici ; 3 000 soldats vivaient à Sospel et dans ses environs.

Le fort Séré-de-Rivières (mont Barbonnet), avec ses deux tourelles de 155 mm, a été construit à partir de 1880, le gouvernement français se méfiant de l'attitude de l'Italie à l'égard de la France.

Le fort du Barbonnet (dénommé fort Suchet), enfoui sous le vieux fort, fait partie des 13 gros ouvrages fortifiés de la ligne Maginot du sud des Alpes. Construit à partir de 1930, il a été restauré par l'association « Edelweiss », crée pour rappeler l'histoire de l'Armée des Alpes et sauvegarder ses fortifications. Il était occupé par 329 soldats.

L'ouvrage du Barbonnet a pris part activement à la défense de la frontière. Les Italiens ayant subi de grosses pertes reportèrent leurs efforts sur la route de la Corniche pour accéder à Nice.

Le fort de Monte Grosso est un des plus gros ouvrages de la ligne Maginot du sud-est; en juin 1940, il effectua de nombreux tirs sur l'envahisseur italien.

Le fort d'Agaisen a participé en juin 1940 à la défense de la région de Sospel.

Le fort de Saint-Roch, achevé en 1932, a lui aussi participé à la défense de Sospel.

 

D’après « Les Histoires et Légendes du Pays d’Azur », pour commander cet ouvrage dédicacé de 15 € : téléphoner au 04 93 24 86 55.

Des histoires extraordinaires naissent sous tous les cieux, mais seul un cadre favorable les fait éclore.

La situation géographique du Pays d’Azur où les Alpes plongent dans la mer dans un chaos de montagnes et de vallées profondes lui confère déjà un caractère exceptionnel. Les climats qui s 'y étagent de la douceur méditerranéenne de la côte aux frimas polaires des hauts sommets sont tout aussi contrastés. Si l'on ajoute que l'homme a résidé sur ces terres d'opposition depuis ses origines, on ne peut s'étonner de trouver en lui la démesure du fantastique révélée par les outrances du décor.

Cet environnement propice ne devait pas manquer de pro­duire dans la vie de ses habitants une saga où l'imaginaire rejoint naturellement la réalité.

Depuis les milliers d'étranges gravures tracées à l'Age du Bronze sur les pentes du Mont Bégo dans la Vallée des Merveilles, en passant par les fabuleux miracles de la légende dorée des premiers chrétiens, ou les fresques tragiques des chapelles du Haut-Pays, jusqu'aux héroïques faits d'armes des Barbets pendant la Révolution française, longue est la chronique des «Histoires extraordinaires» du Pays de Nice, s'étalant dans la pierre et la mémoire de ses habitants.

Par un survol du passionnant passé de cette région, qu'il connaît bien, Edmond Rossi nous entraîne à travers une cinquantaine de récits mêlant la réalité historique au fantastique de la légende.

Rappelons qu'Edmond ROSSI, né à Nice, est entre autres l'auteur de deux ouvrages d'Histoire appréciés, dont «Fantastique Vallée des Merveilles», d'une étude sur les traditions et le passé des Alpes du Sud: «Les Vallées du Soleil» et d'un recueil de contes et légendes de Nice et sa région: «Entre neige et soleil».

 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

 

08:45 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : découverte

05/07/2010

VILLENEUVE LOUBET EN 1830

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LA VIE A VILLENEUVE LOUBET EN 1830

ViIleneuve faisait partie du 'canton de Vence et avait une population de 700 habitants répartis en 120 feux dont 100 réunis en ville et 20 isolés dans la campagne. Bien que non cadastrée encore, son étendue des terres occupait 632 hectares, 45 ares et 59 centiares, dont 151 hectares de terres labourables, 90 de vignes, 88 d'oliviers, 287 de bois, 16 de prairies et 5 de jardins. Les friches et chemins occupaient 93 hectares et les propriétés bâties 1 hectare 67ares.

On récoltait 600 hectos de blé, insuffisants pour la Consommation (le reste venait d'Antibes) et on importait 540 hectares de seigle. Les 74 hectos d'avoine ne constituaient que la moitié de ce qui était nécessaire et la production de vin atteignait 250 hectos. Presque tous les raisins étaient portés à Nice où on le vendait 0 F, 10 centimes le kilo. Les deux moulins à huile du Loup et un autre à recense donnaient 15.200 kilos d'huile qui excédaient nettement les besoins locaux et le surplus était vendu à Antibes et Cannes.

On recueillait 200.000 pieds de tabac et 960 kilos de chanvre vendus aux marchés voisins 1,50 F le kilo. Les figues sèches, 6.000 kilos, étaient en partie consommées sur place. On envoyait du bois à brûler à Marseille qu'on vendait 0,50 F les 48 kilos sur place. Cependant, les transports locaux ne disposaient que d'une voiture à che­val pouvant charger 600 kilos. Tous les transports se faisaient à dos de mulet et on disposait de 80 chevaux ou mulets à cet effet. 60 ânes étaient utilisés et; pour la culture des terres. 45 boeufs permettaient les labours. Outre les moulins à huile, le Loup faisait tourner deux moulins à un tournant qui pouvaient moudre 36 hectos de blé en une journée, et une scierie à eau à deux lames donnant en un jour 25 douzaines de planches de 2 mètres de long et 0,02 d'épaIsseur qui étaient portées à Marseille où elles servaient aux emballages.

La population, outre ses 300 cultivateurs, se décomposait en 4 commerçants, 6 artisans. I boulanger, 3 bouchers, 3 cabaretiers, 2 tailleurs, 3 cordonniers, 1 maréchal-ferrant. 2 tisserands, 3 maçons et I charpentier..

Le chemin de Villeneuve à Cagnes était en bon état, les voitures pouvaient y passer aisément, sa largeur était de cinq mètres. « De Villeneuve à la grande route (celle d’Antibes), il y a deux chemins. Celui qui est situé sur la rive droite du Loup est le plus fréquenté, mais il est humide et souvent boueux dans la partie basse. On va lui donner une nouvelle direction, A l'aide de ce détour, il sera praticable dans toutes les saisons. Sa largeur est de quatre mètres. L'autre chemin passe auprès du mur du parc du Château et suit jusqu'à la route le sommet de la hauteur ».

Enfin, l'impôt foncier de l commune se montait à 8.465 F.

 

 

D’après « Les Légendes et Chroniques insolites des Alpes Maritimes » (Equinoxe-éditions Saint Rémy de Provence), pour commander cet ouvrage dédicacé de 23 € : téléphoner au 04 93 24 86 55.

Avec les "Légendes et Chroniques insolites des Alpes Maritimes", Edmond Rossi, auteur niçois de plusieurs ouvrages sur le passé de son pays, nous offre un recueil d'une centaine de relations confondant la vérité historique et l'imaginaire de la légende.

Pour tous ceux qui désirent connaître non plus une Côte d'Azur artificielle mais une terre de culture et de mémoire, ce recueil constitue une promenade originale puisée aux meilleures sources.

Les Alpes Maritimes possèdent un particularisme né d'un isolement géographique, terre de contraste. Elles offrent une tradition enracinée dans un passé fertile en anecdotes souvent ignorées.

Merveilleux voyage que ces récits qui vont des légendes des origines aux chroniques d'un millénaire de défis naturels, se poursuivant vers des villages du bout du monde pour y traverser un passé où se croisent les silhouettes d'illustres personnages et l'ombre inquiétante des sorcières.

Laissons nous conduire dans les coulisses secrètes de ce théâtre factice qu'est la Côte, vers l'intérieur de ce pays d'Azur, à quelques pas du littoral, pour en découvrir et en pénétrer l'âme.

 

Pour en savoir plus sur un village typique chargé d’anecdotes et d’images du passé : Cliquez sur

http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

 

09:54 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire