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06/05/2006

L'ALCHIMISTE DE SAINT AUBAN

LE SECRET DU FAISEUR D’OR ( 4ème partie )

 Le 4 avril 1711, De l'Isle rentre à la Bastille. Immobilisé par ses blessures, le prisonnier est traité avec douceur, on lui propose de reprendre ses expériences dans une salle du château. M. de Nointel invite le Gouverneur de la Bastille à remettre à' ' alchimiste captif, l'or et l'argent nécessaires à ses opérations.
Reprenant confiance, De l'Isle réclame les ingrédients et objets mis sous scellés au château de Saint Auban. De l'Isle reprend ses activités le 1er août, au grand soulagement de ceux qui attendaient «qu'il soit en état de justifier la vérité de son secret». Les comptes rendus rapportent qu'il prépara jusqu'au 28 septembre, de l 'huile de soleil, de l'eau magistrale et de la poudre métallique. L'alchimiste se livre à toutes sortes d'expériences en présence de personnages de haut rang. Mais ses blessures ne guérissent pas. Le 31 octobre 17l1 une tentative de transmutation avorte, les poudres préparées par M. de Senez étaient inopérantes. Nouveaux échecs les 21 et 23 novembre après l'élaboration de poudres récentes, ainsi que le Il décembre. Son crédit s'amenuise et De l'Isle apparaît comme un imposteur. Une ultime expérience lui est proposée en janvier 1712, mais les éléments adressés de Provence par M. de Saint Auban s'avèrent inutilisables. M. de Senez soutient l'alchimiste du mieux qu'il peut en dépit de la rumeur d'un prochain interrogatoire de son protégé.
De l'Isle avait déclaré à ses amis qu'il acceptait de satisfaire le Roi, si on le traitait avec «douceur», mais dans le cas contraire «on lui couperait plustôt la teste que de tirer de lui son secret». Il apparaît donc que le faiseur d'or embastillé avait depuis lors abandonné ses opérations, en dépit du soutien pressant de M. de Senez et de M. du Bourget. N'avait-il pas répété à plusieurs reprises que ses expériences n'étaient pas tout à fait au point et qu'on n'obtiendrait rien de lui en le traînant pieds et poings liés à la Bastille.
 
Le 20 janvier échec renouvelé, De l'Isle souffre toujours d'une blessure ouverte. Le 27 janvier, le marquis d'Argenson procède à son interrogatoire par ordre du Roi dans la grande salle du château. Désemparé et sans ressort, il se voit assener des périodes contradic­toires pour l’élaboration des éléments utiles à ses expériences. Las, répondant au jugé, sans réfléchir, il semble fuir et refuser de livrer son secret, enfin se bute et paraît se moquer du lieutenant de police. Quatre jours plus tard, le 31 janvier, pris de vomissements, De l'Isle meurt en quelques heures. Embarrassé, M. d'Argenson déclarera: «C'était un insigne fripon, qui a mieux aimé mourir que de révéler le secret de ses friponneries».
Après autopsie, on conclura à une mort naturelle en n'écartant pas la thèse d'un suicide par empoisonnement. Découragé, l’évêque de Senez avait baissé les bras après le notoire échec du 20 janvier. M. de Launey, directeur de la monnaie, fit saisir les résidus des expériences de l’alchimiste, qui, fondus, donnèrent 6 gros et demi d'or à 22 carats, preuve que ces gangues métalliques contenaient de l'or.
 L'acte officiel de décès ne sera curieusement établi que le 24 juin 1712. Anne Caille, épouse du défunt, rentrera en possession de l'appréciable succession laissée par Jean Troin, en qualité d'administratrice de sa fille Marguerite Troin. A savoir: les pièces et lingots d'or et d'argent saisis, les biens en Provence et 4200 livres à Menton rapportant 210 livres de rente par an. A trente neuf ans, l 'hôte de la Bastille apparaît au vu de ce testament comme un homme riche capable d'entretenir un valet et digne d'une certaine réussite sociale.
 
Pourquoi cette fin tragique ? De l'Isle n'a jamais accepté de travailler en prison, éloigné de sa Provence natale, où il pouvait s'essayer en toute liberté à ses expériences, sans crainte du résultat obtenu, avec des produits qu'il avait lui-même soigneusement élaborés. Empirique, ce n'était pas un savant de laboratoire mais un alchimiste, appliquant des recettes simples, utilisant des éléments naturels: plantes et minéraux exposés au soleil de la campagne et à la chaleur de ses fourneaux. Sous le triste soleil de Paris et dans la froide Bastille, il n'obtint jamais qu'un peu de sa fameuse «huile de soleil». Son secret tenait-il à la découverte de ses mystérieuses plantes lunaires qu'il recherchait dans les collines provençales ? Apparemment désintéressé et jamais compromis dans les activités frauduleuses de faux monnayage, l'énigmatique De l'Isle aurait fait apprécier ses talents bien au-delà des frontières, en Italie et au Portugal. Quelques archives exhumées dans ces pays révèleront peut-être un jour, le secret du faiseur d'or.
Reprenant confiance, De l'Isle réclame les ingrédients et objets mis sous scellés au château de Saint Auban. De l'Isle reprend ses activités le 1er août, au grand soulagement de ceux qui attendaient «qu'il soit en état de justifier la vérité de son secret». Les comptes rendus rapportent qu'il prépara jusqu'au 28 septembre, de l 'huile de soleil, de l'eau magistrale et de la poudre métallique. L'alchimiste se livre à toutes sortes d'expériences en présence de personnages de haut rang. Mais ses blessures ne guérissent pas. Le 31 octobre 17l1 une tentative de transmutation avorte, les poudres préparées par M. de Senez étaient inopérantes. Nouveaux échecs les 21 et 23 novembre après l'élaboration de poudres récentes, ainsi que le Il décembre. Son crédit s'amenuise et De l'Isle apparaît comme un imposteur. Une ultime expérience lui est proposée en janvier 1712, mais les éléments adressés de Provence par M. de Saint Auban s'avèrent inutilisables. M. de Senez soutient l'alchimiste du mieux qu'il peut en dépit de la rumeur d'un prochain interrogatoire de son protégé.
De l'Isle avait déclaré à ses amis qu'il acceptait de satisfaire le Roi, si on le traitait avec «douceur», mais dans le cas contraire «on lui couperait plustôt la teste que de tirer de lui son secret». Il apparaît donc que le faiseur d'or embastillé avait depuis lors abandonné ses opérations, en dépit du soutien pressant de M. de Senez et de M. du Bourget. N'avait-il pas répété à plusieurs reprises que ses expériences n'étaient pas tout à fait au point et qu'on n'obtiendrait rien de lui en le traînant pieds et poings liés à la Bastille.
 
Le 20 janvier échec renouvelé, De l'Isle souffre toujours d'une blessure ouverte. Le 27 janvier, le marquis d'Argenson procède à son interrogatoire par ordre du Roi dans la grande salle du château. Désemparé et sans ressort, il se voit assener des périodes contradic­toires pour l’élaboration des éléments utiles à ses expériences. Las, répondant au jugé, sans réfléchir, il semble fuir et refuser de livrer son secret, enfin se bute et paraît se moquer du lieutenant de police. Quatre jours plus tard, le 31 janvier, pris de vomissements, De l'Isle meurt en quelques heures. Embarrassé, M. d'Argenson déclarera: «C'était un insigne fripon, qui a mieux aimé mourir que de révéler le secret de ses friponneries».
Après autopsie, on conclura à une mort naturelle en n'écartant pas la thèse d'un suicide par empoisonnement. Découragé, l’évêque de Senez avait baissé les bras après le notoire échec du 20 janvier. M. de Launey, directeur de la monnaie, fit saisir les résidus des expériences de l’alchimiste, qui, fondus, donnèrent 6 gros et demi d'or à 22 carats, preuve que ces gangues métalliques contenaient de l'or.
 L'acte officiel de décès ne sera curieusement établi que le 24 juin 1712. Anne Caille, épouse du défunt, rentrera en possession de l'appréciable succession laissée par Jean Troin, en qualité d'administratrice de sa fille Marguerite Troin. A savoir: les pièces et lingots d'or et d'argent saisis, les biens en Provence et 4200 livres à Menton rapportant 210 livres de rente par an. A trente neuf ans, l 'hôte de la Bastille apparaît au vu de ce testament comme un homme riche capable d'entretenir un valet et digne d'une certaine réussite sociale.
 
Pourquoi cette fin tragique ? De l'Isle n'a jamais accepté de travailler en prison, éloigné de sa Provence natale, où il pouvait s'essayer en toute liberté à ses expériences, sans crainte du résultat obtenu, avec des produits qu'il avait lui-même soigneusement élaborés. Empirique, ce n'était pas un savant de laboratoire mais un alchimiste, appliquant des recettes simples, utilisant des éléments naturels: plantes et minéraux exposés au soleil de la campagne et à la chaleur de ses fourneaux. Sous le triste soleil de Paris et dans la froide Bastille, il n'obtint jamais qu'un peu de sa fameuse «huile de soleil». Son secret tenait-il à la découverte de ses mystérieuses plantes lunaires qu'il recherchait dans les collines provençales ? Apparemment désintéressé et jamais compromis dans les activités frauduleuses de faux monnayage, l'énigmatique De l'Isle aurait fait apprécier ses talents bien au-delà des frontières, en Italie et au Portugal. Quelques archives exhumées dans ces pays révèleront peut-être un jour, le secret du faiseur d'or.
 
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