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19/03/2006

DIABLE

QUAND LE DIABLE S’EN MÊLE (3 ème partie)

 


Des revers de fortune entraînent parfois le Diable dans la défaite, face à des justiciers spécialisés trônant comme Saint Michel à Nice (Musée Masséna) ou Saint Bernard à Roure et Lucéram.
Les substituts du Diable, Dragon, Tarasque et autres monstres, mis eux aussi en échec par des saintes averties, achèvent le cortège des vainqueurs aux quatre coins du département.
Les mentalités changent à la fin du Moyen-Age après le Concile de Trente, ces terrifiantes images s’effacent sous un prudent badigeon. Elles ne seront dégagées qu’au cours des restaurations contemporaines.
 
Si le Diable abandonne les murs des chapelles et des églises, il ne disparaît pas pour autant dans les mentalités puisque toujours présent dans les traditions orales et les superstitions de la vie quotidienne.
Ses démêlés avec les gens de Coaraze qui lui coupèrent la queue à raz, avec ceux de l’Escarène qui lui ravirent sa bourse ou avec ceux de Contes qui réussirent à l’engluer, émailleront longtemps les veillées de la vallée du Paillon.
A Eze, le Diable sera encore une fois berné par les villageois auxquels il avait construit un pont magnifique, moyennant l’âme du premier à le traverser. Rusés, ils envoyèrent un chien. Dépité, l’Ange du mal détruisit le pont. Evidemment, comme tout ce qui concerne le Diable, ces faits sont sujets à caution !
 
Non content d’agir lui-même, le Diable envoie sur terre des monstres dressés à faire le mal comme ce dragon, avaleur de Sainte Marguerite qu’on lui oblige à rendre indemne ou ce « magou » malicieux s’insinuant dans les eaux, les forêts ou les souterrains pour effrayer les gens. Le «drac » aussi, ce dévoreur d’enfants et la «coulobre » figurant sur le portail de l’église d’Utelle : énorme serpent mangeur de génisses à qui il fallait sacrifier chaque année une jeune fille ou jeune homme bien tendre.
N’oublions pas ces démons décrits dans un mystère dialectal du XV ème siècle, ayant pour devise « Mal Far », avec leurs mâchoires de loup, leurs oreilles d’âne, guettant les malheureux égarés dans les galeries des mines abandonnées, ces couloirs de l’Enfer où ils soufflent les bougies, comme à Salèse au-dessus  de Saint Martin Vésubie. Lorsque  le duc de Savoie Emmanuel Philibert désira réexploiter les mines de Salèse, creusées par les Sarrasins, ces amis des démons, il fallut exorciser ces lieux possédés. On eut recours à une Bulle Pontificale (2 août 1560), lue en l’église paroissiale, pour enfin sortir un peu de plomb argentifère.
Mais là ne s’arrêtent pas les facéties du Diable. A l’abri de ces considérations humaines, les desseins de Satan restent aussi impénétrables que ceux de la providence. Si aujourd’hui les temps sont devenus plus durs pour le Diable, il courbe le dos et nous attend au tournant. Pour le prince du déséquilibre, notre nouveau siècle devrait être en or.
 
 
 
 
 
 

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