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"UN PEU D'HISTOIRE" LES CHRONIQUES DE "NICE MATIN"D'EDMOND ROSSI

LE TREMBLEMENT DE TERRE DE 1887 DANS LE MOYEN PAYS

LE TREMBLEMENT DE TERRE DE 1887 DANS LE MOYEN PAYS

Les Alpes Maritimes restent exposées aux séismes qui ont marqué son histoire. Le plus dévastateur date de 1887. Voici résumée la terrible chronique du tremblement de terre du mercredi des cendres du 23 février 1887 à 6h20, 6h30, 6h40 et 8h50 dans les communes notre secteur, d’après « Les Tremblements de Terre dans les Alpes Maritimes » d’André Laurenti.
Le Broc
Dans le village toutes les maisons ont subi des fissures et un grand nombre de cheminées sont tombées dans les rues. Une habitation de deux étages a eu l'un de ses murs sérieusement lézardé. Ceux de la maison commune sont également en partie fendus. Deux autres maisons de trois étages ont été fortement ébranlées, des lézardes parcourent les façades de la base au sommet. Les murs et une partie de la voûte de l'église paroissiale ont été fissurés et la clef principale en fer soutenant la voûte a été brisée au milieu. Autre fait particulier l'eau de la fontaine est immédiatement devenue trouble.
Mais tout ceci demeure sans comparaison avec les quartiers du Broc situés en bordure de l'Estéron.
Selon le rapport de gendarmerie, une maison de deux étages, située au quartier des Fougassières, mesurant quinze mètres sur dix, a eu tous les murs écroulés jusqu'au rez-de-chaussée. A l'arrivée des autorités, une partie du mobilier était encore sous les décombres. Le propriétaire M. Bérenger, a déclaré que sept personnes étaient couchées chez lui quand sa maison s'est écroulée à la première secousse du tremblement de terre, que sa mère et son domestique ont échappé à la mort par un hasard providentiel. En effet, ils ont été découverts, quelques instants après, ensevelis sous les décombres de la toiture et des plafonds avec leurs lits complètement brisés.
Une autre maison inhabitée, contiguë à celle-ci et ayant la même grandeur, composée de deux chambres, d'un grenier et de deux écuries, a eu la toiture et une partie du mur nord écroulés.
Dans le quartier des Soutrans, la totalité des constructions subirent d'importants dégâts. Six maisons de deux étages sur rez-de-chaussée, furent ébranlées de la base au sommet présentant des lézardes de 5 à 15 cm. Les toitures et les plafonds s'écroulèrent et les murs se lézardèrent dangereusement. Deux autres habitations constituées d'un étage, devinrent aussi inhabitables. Un bastidon a également eu le toit ébranlé et les murs fortement lézardés.
Sur le terrain aux alentours de ces ruines, les gendarmes ont constaté des crevasses de cinq à six centimètres et déclarent qu'il sera impossible de construire de nouveau à cet endroit. Les rochers sont détachés et sur le point de rouler dans l'Estéron. Les propriétaires ont eu le temps de sauver leur mobilier et se sont réfugiés chez les voisins des hameaux de Cardons et des Soubrans. Seize personnes se trouvèrent sans abri. Aucune victime ne fut déplorée excepté de M. et Mme Roustan et leur petite fille surpris dans le lit, par les décombres de la toiture et du plafond. Ils en ont été quittes pour quelques légères contusions.
Au quartier de la Germaine, la ferme de Bonnafons Etienne, a eu une partie de son toit écroulé et les murs fortement lézardés. La toiture d'un bastidon s'est effondrée et les murs lézardés.
Au quartier des Cardons, la maison de M. Malaussène Marius, comportant trois étages, a été fortement ébranlée. Les murs intérieurs et extérieurs furent lézardés. Au quartier de la Clave, la maison de plain-pied d'Escoffier Marius, s'est écroulée. Une seconde d'un étage, a été fortement ébranlée.
Bouyon
Dans ce village les dégâts sont considérables. La maison dite le "Château" et plusieurs autres bâtisses voisines, se sont écroulées. L'église et le presbytère sont en ruines. D'après la presse, il ne resterait du village, que quatre ou cinq maisons habitables.
Un journaliste rapporte : "Douze à quinze maisons sont complètement détruites", écrira-t-il, "ce n'est plus qu'un tas de pierres. Quant aux autres, elles sont inhabitables. Des crevasses énormes les sillonnent de la base au sommet et presque tous les planchers sont complètement détachés des murailles".
Malgré l'ampleur des dégâts, on ne déplora que six blessés. Dans un premier temps la population campa dans les champs puis, les nuits suivantes, les gens logèrent dans les écuries. La presse indique trente-trois maisons écroulées.
Selon les archives communales, quatre-vingt deux maisons furent endommagées et trente-sept détruites.
Bezaudun
Selon un quotidien niçois, l'école et le presbytère ont été fortement endommagés. Par ailleurs la municipalité a ordonné la démolition du clocher dont la chute était imminente. Quatre maisons se sont également écroulées et les autres, fortement ébranlées, menacent ruines.
Selon le rapport de la préfecture, six habitations se seraient écroulées entièrement, dix partiellement et trente autres auraient subi des dégâts divers.